Un tiers des fruits et légumes produits dans le monde n’arrivent jamais sur les étalages, pour cause de non conformité aux “critères esthétiques” fixés par les supermarchés, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

L’organisation fustige ainsi le paradoxe criant entre la réalité de la famine dans le monde et ce gaspillage d’aliments. “821 millions de personnes souffrent de la faim chaque jour, alors qu’un tiers des aliments produits dans le monde est gaspillé ou perdu. Dans le cas des fruits et des légumes, cette proportion est proche de la moitié (45%)”, peut-on lire dans un article intitulé “La beauté (et le goût!) sont à l’intérieur”, publié sur le site de la FAO.

Au-delà des considérations éthiques, la FAO s’inquiète aussi du gaspillage des ressources naturelles fortement lié au gaspillage d’aliments. “Dans le monde actuel, caractérisé par une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes et une accélération du changement climatique, garder les fruits les moins beaux n’est pas seulement une question d’éthique, c’est aussi économiser des ressources. Nous utilisons des ressources naturelles précieuses pour produire les aliments que nous jetons. Il faut 13 litres d’eau pour cultiver une tomate et il en faut 50 litres pour produire une orange. On utilise aussi des semences, de la terre, le travail des agriculteurs et même du carburant pour transporter les aliments. Or, toutes ces ressources sont perdues lorsque le fruit de ce travail est perdu”.

La FAO plaide ainsi pour une prise de conscience quant aux méfaits de ces gaspillages. “La majorité de ces gaspillages peuvent être évités. Choisir des produits moins beaux, stocker de façon appropriée les fruits et les légumes et manger ce qu’il y a déjà dans le frigidaire avant de consommer les produits que l’on vient d’acheter sont parmi les choses que chacun de nous peut faire au quotidien pour parvenir à un monde libéré de la faim et lutter contre le changement climatique”.