A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des femmes rurales qui coïncide avec le 15 octobre de chaque année, l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a publié, lundi 15 courant, un communiqué dans lequel elle appelle à la garantie des droits des femmes rurales en général et des ouvrières dans le secteur agricole en particulier.

L’association souligne la nécessité de renforcer la protection des droits des jeunes filles et des enfants en milieu rural à travers la mise en place de mécanismes performants de lutte contre la pauvreté, la malnutrition et l’abandon scolaire.

Elle met également l’accent sur l’importance de garantir la protection des femmes rurales des dangers sanitaires dus à l’usage de la technologie et des produits chimiques.

L’ATFD a également appelé à l’élaboration de politiques publiques claires pour améliorer et garantir le droit à l’alimentation et à la sécurité alimentaire outre l’application de l’égalité dans les salaires sans aucune discrimination tout en renforçant les mécanismes de contrôle et de suivi dont l’observatoire national de lutte contre la violence à l’égard des femmes créé en vertu de la loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Par ailleurs, le communiqué souligne la nécessité de renforcer le rôle de l’Etat dans la protection du secteur agricole contre les catastrophes naturelles et la garantie du droit des agriculteurs et des travailleurs en milieu rural à l’appropriation des terres domaniales délaissées pour améliorer leurs niveaux de vie.

A cette occasion, l’ATFD a rendu hommage à toutes les femmes tunisiennes notamment celles qui travaillent dans le secteur agricole et en milieu rural indiquant que ces femmes qui contribuent fortement à la garantie de la sécurité alimentaire souffrent encore de discrimination et d’appauvrissement.

Elle dénonce les mauvaises conditions de travail de toutes ces femmes qui ne peuvent pas s’approprier les terrains et ont des difficultés à accéder aux sources de production.

Le communiqué précise que jusqu’à ce jour et malgré la publication du protocole de 2016 relatif à la protection des travailleuses notamment du transport anarchique, beaucoup d’entre elles continuent à être victimes des mauvaises conditions de transport sans que les autorités n’interviennent.

L’ATFD a dénoncé les inégalités salariales malgré l’inscription de l’égalité totale entre les citoyens tunisiens dans les droits et les devoirs dans la constitution de 2014 et l’indication du rôle de l’Etat dans la garantie d’un emploi décent à tous.

L’association a, en outre, signalé l’absence de la couverture sociale et sanitaire dans un contexte marqué par le recul du rôle de l’Etat dans la garantie des médicaments et de la santé publique notamment ceux en rapport avec la santé reproductive ce qui a alourdi les charges des femmes au sein de la famille.

“Les charges domestiques sont un travail supplémentaire et non rémunéré qui accable les femmes”, souligne le communiqué qui fait remarquer que l’analphabétisme et l’abandon scolaire ne cessent de croître vu la baisse du budget spécifique à l’enseignement public.