La plénière de l’ARP consacrée à la discussion du projet de loi N°18/2018, portant approbation de l’accord de prêt conclu le 21 décembre 2017 entre la Tunisie et la Banque africaine du développement (BAD) pour le financement du projet d’appui au développement des compétences techniques et technologiques (PADCTT), a été suspendue en raison de l’opposition exprimée par certains députés, aux réponses donnée par le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari, aux questions des députés.

Le projet de loi en question porte approbation d’un accord de prêt d’une valeur de 72 millions d’euros, soit 190 millions de dinars, remboursable sur 19 ans, dont 7 années de grâce.

Ce projet, piloté par le ministère de l’Education sur la période 2018-2022, vise à développer l’éducation et l’enseignement scientifique et technologique et à améliorer l’infrastructure nécessaire.

Ce projet englobe le renforcement des capacités techniques et technologiques, d’un coût de l’ordre de 61 millions d’euros, dans l’objectif de renforcer l’employabilité, outre le développement des capacités numériques, pour un montant de 66 millions d’euros.

Trois (3) millions d’euros seront consacrés au soutien technique du projet et 14 millions d’euros à la couverture des dépenses imprévues et les risques financiers.

La plusieurs des députés qui sont intervenus ont évoqué le faible niveau de l’éducation en Tunisie, la vétusté des infrastructures, la qualité médiocre des services scolaires dans certaines régions, soulignant la nécessité de redonner à l’école publique son lustre et de moderniser le système éducatif.

Certains députés de l’opposition ont mis en doute la crédibilité du gouvernement, estimant que ce prêt est destiné à combler le déficit budgétaire et à payer les salaires. Ils ont appelé à ne pas l’adopter.

Ils ont également exprimé leur étonnement, pour ce ce qu’ils ont qualifié “d’interférence entre les prérogatives des ministres”, vu la présence du ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari, pour la discussion du projet de loi en question au lieu du ministre de l’éducation.

Les députés du mouvement Ennahdha ont, quant à eux, considéré que ce projet de loi verse dans l’intérêt du secteur éducatif en Tunisie.

Réagissant aux propos des députés, Ladhari, a affirmé que ce prêt permettra une fois approuvé de développer les capacités technologiques et techniques des jeunes et partant leur employabilité.

Il a souligné que le nombre élevé des chômeurs diplômés du supérieur face à une vacance des emplois, reflète une difficulté d’intégration des jeunes dans le marché de l’emploi, à cause d’une faiblesse au niveau des compétences techniques qui ne sont pas en adéquation avec les exigences des entreprises.

Il est illogique de lier la question de la réforme et du développement du système éducatif, uniquement avec l’amélioration de la propreté des écoles et des repas scolaires, soulignant que le fait de penser à la numérisation des écoles permet d’être au diapason des évolutions technologiques et garantit le droit des élèves, relevant des faibles catégories.

Ladhari s’est insurgé contre les interventions des députés qui qualifient de “traîtres” les responsables et sèment le doute quant à l’utilisation de ces financement, appelant à respecter les institutions constitutionnelles et à hisser le niveau du débat entre les députés du peuple et les membres du gouvernement.