Dans son dernier roman “La marmite d’Ayoub”, Ridha Ben Hamouda a choisi d’aborder la notion du bonheur d’une manière poétique et originale. Dès le début du roman, le dialogue entre les personnages principaux, Ayoub et Adem, est animé. “Ils courent… Vers quel élan s’élancent-ils? Que cherchent-ils d’après toi?” …”Du bonheur?” “Du bonheur?” une réponse et une interrogation posées tel qu”un leitmotiv” qui structure le roman et dont chaque chapitre essaye de donner une possible réponse.
Paru dans Sud Editions, le dernier roman de Ridha Ben Hamouda “La marmite d’Ayoub” est le troisième d’une trilogie de l’auteur commencée par “Zitoyen! ou la génération nomade” paru en 2012 (primé par “Le Comar”) et suivi par “Le Vingt-quatrième Hiver” en 2014.
A travers l’histoire d’un groupe de chasseurs venant en aide aux habitants du village “Témar” terrorisés par “un vieux sanglier blanc”, Ben Hamouda dresse une ode au Bonheur à travers les parcours et les désirs des différents personnages principaux ou secondaires dans le roman.
Pour Ayoub, le bonheur réside dans sa marmite et dans sa relation transcendante avec les odeurs et les ingrédients du terroir tunisien. Pour Zak, le médecin, le bonheur n’est qu’un moment; tandis que pour le “roumi” Amadaeus, sa quête du bonheur l’emmène vers un amour impossible pour la berbère musulmane “Badra”.
“Qu’est-ce que le bonheur?”, une question posée tout au long du roman par l’un des personnages principaux et narrateurs du roman Adem. Cette interrogation existentielle devient un moyen pour l’écrivain de peindre des scènes de vie où la quête du bonheur se conjugue avec les histoires d’amour brisé, d’égoïsme et d’hypocrisie.
Symbole de tous les maux, le vieux cochon à abattre, devient un prétexte pour les chasseurs et les habitants du village de Témar de mettre à nu les maux d’une société emprise à la fois par le poids des traditions et la quête de la liberté.
“Ce cochon est leur seule chance! Crois-moi …le seul qui les incite à réfléchir. L’avenir est entre leurs mains, il les oblige maintenant à bien regarder et à agir”. C’est ainsi que le chasseur Ayoub conclut à propos du rôle de la bête sauvage dans le village de Témar.
Avec des mots ciselés et colorés, Ridha Ben Hamouda offre dans son dernier roman une fresque allégorique faite certes de personnages romanesques mais qui, à travers les thématiques posées et les paysages décrits, résonne d’une manière à la fois contemporaine et atemporelle.