Les dépassements les plus récurrents dans le domaine de la gestion publique concernent la gestion des ressources humaines, des marchés publics et des voitures et véhicules. C’est ce qu’a indiqué le président du Haut comité de contrôle administratif et financier (HCCAF), Kamel Ayadi, à l’occasion d’une conférence de presse, mercredi 11 avril à Tunis.

Selon le 24ème rapport annuel du HCCAF, au titre des années 2016-2017, présenté, mardi 10 courant, à la présidence de la République, dix dépassements sur 4.039 sont les plus fréquents. “Ces dépassements et les recommandations pour les corriger ainsi que leurs impacts financiers sur l’économie seront présentés lors d’une conférence qui se tiendra le 26 avril 2018 après leur présentation à la présidence du gouvernement”, a-t-il souligné.

Ces dépassements concernent la gestion des congés de maladie, des heures supplémentaires, les situations de mise à disposition, la non maitrise de l’identification des besoins en matière de marchés publics, la faiblesse du suivi et du contrôle dans l’exécution des marchés publics, le non respect des mesures de la concurrence loyale, la non tenue des états et dossiers administratifs actualisés du parc des voitures et véhicules, le non respect des règlements de privatisation des voitures et véhicules et le manque de tenue du registre et des fiches de suivi de la maintenance des voitures et véhicules.

Selon Ayadi, l’impact financier de ces dépassements est “énorme”, étant donné qu’ils minent la gestion publique, laquelle a, toutefois, régressé mais les conséquences sont ressenties par l’investisseur public.

Il a appelé à renforcer l’investissement dans le suivi qui demeure encore faible par rapport aux montants alloués aux opérations de contrôle et à lutter contre la corruption, selon une approche répressive mais aussi préventive.

“Pour avoir une politique de protection dans le domaine de la lutte contre la corruption, il faut passer à l’approche scientifique et économique qui s’appuie sur une analyse des dépassements par rapport à leurs risques et coûts sur l’économie nationale”, souligne Kamel Ayadi.

Annuellement, le HCCA reçoit une centaine de rapports de contrôle réalisés par les inspections ministérielles (19), les structures de contrôle public (3), la Cour des comptes et les structures d’audit des entreprises.

Les dépassements ont fait l’objet d’une étude réalisée par ledit Comité et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).