L’augmentation des réserves alimentaires, le soutien aux petits exploitants et familles d’agriculteurs pour les relier aux marchés et améliorer leurs revenus ainsi que l’accroissement de la production nationale, telles sont les principales recommandations de la rubrique “production agricole et sécurité alimentaire” contenues dans le rapport de la BAD sur les “Perspectives économiques en Afrique 2018”, dédié à l’Afrique du Nord.

Présenté, lundi 12 courant à Tunis, par l’économiste régional pour l’Afrique du Nord à la Banque africaine de développement (BAD), Assitan Diarra-Thioune, ce document appelle aussi à favoriser la création d’associations de producteurs indépendants afin de permettre aux exploitants de se faire entendre et d’accéder plus facilement aux marchés des intrants et des sortants.

Il s’agit également de mettre en place des systèmes de protection sociale qui ciblent les populations pauvres en milieu rural, en renforçant la protection et les programmes de sécurité sociale en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Dans la région de l’Afrique du Nord, les femmes représentent entre 25 et 35% de la main-d’œuvre des exploitations familiales, et les petites agricultrices accèdent difficilement à la terre, au crédit et aux technologies. En Mauritanie et au Maroc, le taux de pauvreté rurale est environ trois fois plus élevé que le taux de pauvreté urbaine, et il est environ deux fois plus élevé en Egypte et en Tunisie.

D’après le rapport, le rôle de l’agriculture est bien plus important que ne le révèle sa contribution au PIB. En Tunisie, la part de l’agriculture dans le PIB est de 9% contre 15% au Maroc et en Egypte, 14% en Mauritanie, 8% en Algérie et 2% en Libye.

La part de l’agriculture dans l’emploi représente 16% en Tunisie contre 40% au Maroc, 38% en Mauritanie, 29% en Egypte, 12% en Algérie et 3% en Libye.

Les pays d’Afrique du Nord sont vulnérables à l’instabilité des prix des produits alimentaires. A titre d’exemple, la valeur des importations tunisiennes en produits alimentaires représente 10% du total des exportations, contre 33% en Egypte et 20% au Maroc.

A cet égard, le rapport recommande la mise en place d’une stratégie durable de sécurité alimentaire qui doit inclure une hausse de la production alimentaire, afin de diminuer progressivement la dépendance aux importations.