De nombreuses difficultés d’ordre financier (accès au capital), réglementaire et technique retardent la réalisation du Plan solaire tunisien (PST) mis en place depuis 2009 et actualisé à plusieurs reprises, regrettent les participants à la conférence sur “l’accélération de la mise en Å“uvre des projets d’énergies renouvelables”, tenue à Gammarth.

“Malgré tous les efforts déployés, le rythme de réalisation du PST reste en deçà des ambitions qui ont été tracées”, a souligné Diego Zorrilla, coordinateur Résident du système des Nations unies et représentant résident du PNUD (Programme de l’ONU pour le développement) en Tunisie.

Intervenant à l’ouverture de la conférence, le responsable onusien a indiqué qu’au-delà de la volonté politique affichée par le gouvernement tunisien, la réalisation des objectifs tracés reste tributaire d’un engagement rapide pour la mise en place d’un cadre réglementaire incitatif.

Ce cadre, précise encore Zorrilla, vise à créer l’environnement le plus propice au développement des investissements privés dans les projets d’énergies renouvelables et garantir leur viabilité.

En effet, souligne encore le responsable onusien, la démarche participative réunissant le gouvernement, les agences de développement, le secteur privé et la société civile, est la mieux indiquée car elle permettra d’identifier et de proposer des mesures concrètes pour passer à l’action.

Pour Zorrilla, atteindre ces objectifs, nécessite une planification rigoureuse du cadre réglementaire et le renforcement des capacités techniques, outre la mise en place de mécanismes de financement conséquents.

Evoquant ce même point (financement), Ridha Saidi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé du Suivi des projets et programmes publics, a indiqué que la conférence débattra des problèmes liés aux contraintes et aux opportunités de financement des projets de production d’électricité par les énergies renouvelables.

Il a rappelé que “ce genre de projets nécessite d’importants financements impliquant tant les banques tunisiennes que les bailleurs de fonds internationaux qui accordent une grande importance aux projets d’énergie renouvelables”.

“Nous voulons tirer profit des lignes de financement mises en place par les institutions internationales notamment l’Union Européenne et les Nations unies”, a-t-il encore fait savoir, ajoutant que la priorité est de concrétiser les projets programmés en réglant les problèmes liés notamment à la lenteur des procédures administratives.

Le responsable a, dans le même cadre, rappelé que le PST a pour principal objectif de porter la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité de 3% à 30% à l’horizon 2030.

La volonté du gouvernement de développer les énergies renouvelables s’est encore manifestée dans le plan de développement économique et social 2016/2020 qui vise à atteindre l’objectif de 12% d’intégration des énergies renouvelables à l’horizon 2020.

La conférence sur l’accélération de la mise en œuvre des projets d’énergies renouvelables, inaugurée par le Chef du gouvernement Youssef Chahed, se tient les 07 et 08 décembre 2017, à l’initiative du ministère de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables, en coopération avec le PNUD.

Elle réunit environ 300 participants de tous les organismes concernés, institutions, élus, experts et professionnels. Dix membres du gouvernement tunisien présideront les différentes sessions (9) thématiques inscrites dans le cadre du programme de la conférence.