Le niveau des échanges tuniso-jordanien est très faible (Omar El Behi)

“Le niveau des échanges commerciaux et de la coopération économique entre la Tunisie et la Jordanie, reste en deçà du potentiel et des opportunités offertes dans les deux pays, malgré toutes les conventions qui les lient et les grandes similitudes qui les rapprochent “, a indiqué le ministre du Commerce, Omar El Behi.

Présidant le Forum économique tuniso-jordanien, tenu, mercredi, à Tunis, en marge de la 9ème réunion de la haute commission mixte tuniso-jordanienne (les 21 et 22 novembre 2017), il a aussi, estimé que “l’exploitation des possibilités d’échange qu’offre l’accord d’Agadir demeure en deçà des aspirations “.

Le ministre a par ailleurs, évoqué les grandes réformes en cours en Tunisie, l’entrée en vigueur du la nouvelle loi sur l’investissement et les opportunités liées à la mise en œuvre du partenariat public-privé, invitant les opérateurs économiques des secteurs privés des deux pays à concentrer leurs efforts sur l’amélioration du niveau de coopération dans plusieurs secteurs d’activité dont l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire, les nouvelles technologies…

De son côté, le ministre jordanien de l’Industrie, du Commerce et des Approvisionnements, Yaroub Qudah, a considéré que ” pour les deux pays, l’heure est plus aux atermoiements, mais à l’exploitation des opportunités qui se présentent à l’échelle régionale, arabe, voire mondiale”.

Estimant que “les politiques protectionnistes ne peuvent en aucun cas servir les objectifs de développement des pays “, il a souligné que “la Jordanie a opté, à l’instar de la Tunisie, pour la libéralisation de son économie et pour l’élimination de tous les obstacles pouvant bloquer son ouverture sur les marchés régionaux et internationaux “.

S’adressant aux opérateurs économiques participant au forum, il a précisé que ” l’investissement en Jordanie permettra un accès à 1 milliard et demi de consommateurs, en vertu des conventions et accords liant ce pays à plusieurs pays de la région dont les pays du Golfe mais aussi, à d’autres pays dans le monde, dont l’accord de libre échange entre la Jordanie et les Etats-Unis “.

Il a, à ce titre, indiqué que ” la Jordanie dispose d’un secteur commercial très actif, d’une industrie diversifiée et d’un secteur de services développé, notamment dans le domaine des technologies de l’information et de la communication ” faisant savoir que ” 80% du contenu en langue arabe, diffusé sur internet, est produit par la Jordanie”.

Le ministre jordanien a aussi, invité les autorités et les opérateurs économiques tunisiens à s’associer à leurs homologues jordaniens pour saisir ensemble les opportunités qu’offre la reconstruction de la Syrie et de l’Irak.

Il a par ailleurs, exprimé l’espoir de son pays accéder, à travers sa coopération avec la Tunisie aux marchés africains et francophones.
Il est à noter que la délégation jordanienne qui a participé à ce forum est composée de 40 membres entre officiels, représentants d’organismes professionnels et opérateurs économiques.

Il importe aussi, de mentionner que la valeur des échanges commerciaux tuniso-jordaniens a augmenté de 5,9%, durant les 10 premiers mois de 2017, par rapport à la même période de 2016, s’établissant à 58,4 millions dinars.

Durant la même période, les exportations tunisiennes vers la Jordanie ont cru de 19,25%, à 21,25 MD. Les principaux produits exportés sont l’huile d’olive, les interrupteurs et accessoires électriques, le trisodium phosphate, la margarine, les lampes électriques, les plants d’oliviers et d’arbres fruitiers, les pièces de rechange pour automobiles, les biscuits et le chocolat.

Les importations tunisiennes en provenance de la Jordanie ont diminué de 0,5%, passant à 37,14 MD en octobre 2017. Ces importations concernent essentiellement, les médicaments, les engrais, les produits en plastique, les pesticides…