La Tunisie, terre d’élection et d’avenir pour les IDE ? La preuve par les témoignages des bailleurs de fonds multilatéraux et des opérateurs économiques internationaux, présents en Tunisie.

Mohamed Malouche a modéré le premier panel du TIF (Tunisia Investment Forum 2017), mission fort délicate. Il connaît l’univers anglo-saxon, il a pratiqué le conseil et la consultance aux USA et est, par conséquent, instruit des exigences des investisseurs internationaux.

Il sait leur parler un langage cohérent et tenir un propos persuasif, avec l’élocution d’un communicant professionnel. En peu de mots, il a pu visualiser la Tunisie à l’horizon 2020, aux participants du TIF. Il a su, en toute subtilité, engager un dialogue lucide avec les panélistes. Parler vrai et franc parler se conjuguent bien, chez lui. Et cela tient l’auditoire en haleine. Informatif sans être rébarbatif.

Nous reproduisons dans ce qui suit des extraits phares des échanges du premier panel. Un instant épique et des moments forts. Une ambiance qui marque. Digest.

Les objectifs et la philosophie du TIF

Tout de go, Mohamed Malouche embraie sur le vif du sujet : La Tunisie nouvelle a développé une nouvelle vision. Ce faisant, elle se donne l’ambition de devenir “je Hub“ du sud de la Méditerranée. Ses atouts plaident pour elle : un écosystème national en dynamique d’up grading. Dans le même temps, le pays offre une nouvelle piste de déclinaison du partenariat. En effet, grâce au PPP –pour Parte public/privé- l’Etat tunisien dispose d’un mécanisme nouveau et par-dessus tout porteur de promesses de partenariats variés.

Une enveloppe de 5,2 milliards de dinars tunisiens est déjà disponible pour les 3 années à venir, dira Youssef Chahed, lors de son intervention. Les IDE peuvent, par conséquent, se décliner à la carte.

Et Mohamed Malouche de conclure que la Tunisie fait désormais la différence. Espérons qu’il sera entendu.

Jalloul Ayed : L’investissement est libre, désormais

L’ancien ministre des Finances du gouvernement de Mohamed Ghannouchi et de BCE -alors Premier ministre-, l’auteur du plan Jasmin, l’initiateur de la Caisse des dépôts et de consignation, l’ex-candidat à la présidence de la BAD, s’exprimera tour à tour en langue arabe, puis française, puis anglaise enfin en italien, pour souhaiter la bienvenue aux participants. Cette marque de courtoisie lui a valu une large ovation dans la salle.

L’acte d’investir est libre, désormais, en Tunisie. La liberté économique n’est pas le moindre des atouts de la Tunisie post-industrielle, laisse-t-il sous-entendre. Cette assertion a fait écho dans la salle. Elle peut porter loin.

Le représentant de la BERD : Le pays favorise les start-up

A l’évidence, la Tunisie a besoin d’un appel de ressources afin de booster l’investissement dans le développement des régions et c’est le moment d’y aller, dira le représentant de la BERD en Tunisie. C’est une opportunité importante et porteuse.

La jeunesse du pays, est son deuxième atout majeur. Ajouter à cela un cadre réglementaire rénové, faisant allusion au récent code d’investissement. Et, par-dessus tout, un écosystème favorable aux start-up.

Mohamed Laazizi, représentant de la BAD : Développer les chaînes de valeur

Il faut aider le secteur privé à avoir plus de répondant et de mordant. Pour le moment, la BAD œuvre à généraliser la plateforme de Souk At-tanmia sur l’ensemble des pays du Maghreb. Souk At-tanmia encadre les jeunes promoteurs de façon à les brancher sur une chaîne de valeur intégrée, notamment dans le secteur agricole.

Flavia Palanza, représentante de la BEI : Jouer la carte Tunisie     

Face aux 200 investisseurs européens, la représentante de la BEI (Banque européenne d’investissement), institution publique, donc sous contrôle budgétaire des Etats, a rappelé que l’encours de l’investissement qui fête ses quarante ans de présence en Tunisie, avoisine les 4 milliards d’euros. Y a-t-il plus convaincant?, se demande-t-elle.

Gilles Benamou, CEO de Asteel Flash : Une compétitivité mondiale, peu connue hélas!                                                                     

A la tête d’un groupe mondial, présent dans plus de dix pays, répartis sur quatre continents, Gilles Benamou a investi 2,5 millions d’euros en Tunisie dans sa filiale qui emploie 900 salariés avec un fort taux d’encadrement.

Gilles Benamou considère que le pays possède une compétitivité de classe mondiale. Hélas!, les investisseurs internationaux n’en sont pas tous informés. Il faut s’atteler, tout de suite, à un travail d’image building pour valoriser le site à l’international.

Zied Laadhari, ministre du Développement : Bientôt les listes négatives

Clôturant les échanges du premier panel, le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Laahdari, a paraphrasé le slogan de l’Etat de l’indépendance “La Tunisie en marche“ le déclinant en “La Tunisie avance“, message fort à propos.

Le ministre a promis des listes négatives pour bientôt. Cela débarrasse les investisseurs des demandes d’agrément. Moins de bureaucratie, moins de tracasseries. L’Etat se modernise et l’administration suit. Il a appelé à faire des régions défavorisées des terrains d’opportunités d’investissement.