Les Tunisiens établis à l’étranger ont transféré près de 4 milliards de dinars entre 2006 et 2016 

Entre 2006 et 2016, le volume des transferts des fonds des Tunisiens résidant à l’étranger et leurs contributions en nature et en espèces est passé de 2,01 milliard de dinars à près de 4 milliard de dinars (dont plus de 70% de transferts monétaires), soit l’équivalent de 5% du PIB. 

Ces transferts contribuent à hauteur de 20% de l’épargne nationale, selon des chiffres présentés lors d’une rencontre interrégionale organisée dans la ville de Tabarka (Jendouba) sur la contribution des Tunisiens établis à l’étranger au développement et à l’impulsion de l’économie nationale.

Les transferts effectués par les Tunisiens à l’étranger ont joué un rôle important dans la régulation de la balance des paiements, en résorbant environ 37% du déficit de la balance commerciale, indiquent les participants à la rencontre.

Selon l’Institut national de la statistique, le pourcentage des Tunisiens à l’étranger a été estimé à 11,3% de l’ensemble de la population en 2014.

Au cours des dernières années, la communauté tunisienne à l’étranger a connu des changements qualitatifs et quantitatifs. Les Tunisiens optent de plus en plus pour les pays du Golfe, suivis du Canada et des Etats-Unis d’Amérique, alors qu’auparavant leur première destination était l’Europe.

A noter aussi que la composition démographique des Tunisiens résidant à l’étranger a changé. Elle compte de plus en plus de jeunes diplômés des universités, de chercheurs et d’hommes d’affaires.

Le nombre des compétences scientifiques qui ont quitté le pays ou ce qui s’apparente à la “fuite des cerveaux” s’élève à 94.000, soit 9,4% de la population, selon les statistiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Toutefois, on indique que l’investissement dans le développement demeure très faible par rapport au volume important des transferts et ne dépasse pas les 3%.

Les transferts des Tunisiens à l’étranger sont plutôt réservés à la consommation ou aux petits projets informels, bien loin des secteurs productifs et générateurs de postes d’emploi, révèlent les mêmes études.