Comme on l’a écrit il y a quelques jours (lire notre article : Conférence du MIT 2017 : Afif Kchouk donne la parole aux exposants), une sorte plan Marshall en faveur du secteur du tourisme tunisien est en train d’être mis en place par la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) en collaboration avec l’Association professionnelle tunisienne des banques et établissement financiers (APTBEF).

Les grandes lignes de ce plan ont été présentées à la Foire du Kram à l’occasion de l’organisation des Salons du tourisme tunisien, par Samir Saied, directeur général de la Société tunisienne de banque (STB) qui représentait l’APTBEF.

Il a tout d’abord été question de l’endettement du secteur. Il a été souligné que les créances classées du secteur sont concentrées sur les secteurs industriels (27%) et touristiques (20%). C’est énorme quand on compare à la France, par exemple, où ce taux dans l’hôtellerie-restauration n’est que de 12,5% et seulement 7,4% pour l’industrie.

On pourrait cependant se réjouir que la Tunisie ne constitue pas un cas isolé dans les pays touristiques. L’industrie hôtelière étant fortement capitalistique, des pays comme l’Espagne, le Maroc ou la Turquie font face, eux aussi, aux mêmes problématiques et sont financés sur 20 à 25 ans.

Un document présenté à l’assistance indique que plusieurs tentatives ont échoué, échec imputé, entre autres, à l’approche et la méthodologie, et que la responsabilité de cet endettement est partagée par tous les intervenants, en l’occurrence les hôteliers, les banques et l’administration.

D’où la nécessité d’une solution concertée.

On rappelle qu’entre 2012 et 2014, la dernière tentative de résolution du problème avait été présentée, mais qui avait échoué pour quatre raisons: le projet n’avait pas été porté par la FTH; il était obligatoire et non volontaire; il ne donnait pas de droit de préemption aux hôteliers; et il n’a tenu compte que d’impératifs purement financiers.

Compte tenu de ce qui précède, la FTH a soumis, pour la première dans l’histoire de la Tunisie, «Le Livre Blanc sur la restructuration du secteur» élaboré en partenariat avec l’APTBEF.

Que stipule-t-il ?

En gros, il s’agit d’une proposition de solution qui se base sur une démarche volontaire de l’hôtelier. Pour ce faire, la FTH va entamer des consultations de ses adhérents à travers tout le territoire national en vue de l’amélioration du projet puis sa validation par le Conseil national.

Il est également indiqué qu’il n’y aura pas de solution globale mais une solution adaptée à chaque cas.

Quant à la viabilité de l’unité hôtelière, elle concerne différents critères, à savoir : qualité de l’actif, valeur de la dette, l’emplacement (de l’hôtel), perspectives futures de rentabilité, profil du gestionnaire.