Agriculture : Pour une Tunisie à vocation essentiellement oléicole

Selon nos informations, un expert italien, dépêché dans notre pays pour auditer l’agriculture tunisienne dans le cadre de la coopération technique tuniso-italienne, aurait recommandé aux Tunisiens d’étendre les oliveraies à tout le territoire du pays. Pour lui, au regard de la forte demande à l’échelle internationale de ce produit et de sa forte rémunération (prix constamment à la hausse), ce serait l’alternative la plus rentable pour la Tunisie aux fins de s’assurer des revenus stables et de contourner les effets néfastes prévus du réchauffement climatique et du stress hydrique dans le pays.

La recommandation de l’expert italien semble avoir eu de l’écho auprès du chef du gouvernement, Youssef Chahed lequel, de par sa formation (universitaire en agroéconomie), a été toujours sensible à l’agriculture et à la sécurité alimentaire.

Pour preuve,  à l’occasion de la célébration du 6ème anniversaire du soulèvement du 14 janvier 2011, le chef du gouvernement a annoncé que dans le cadre du renforcement du secteur agricole, un programme de plantation de 10 millions de pieds d’oliviers au cours des trois prochaines années a démarré. L’objectif est de rajeunir les oliveraies tunisiennes qui constituent la richesse de notre pays. Dans ce cadre, «l’Etat soutiendra, a-t-il promis, à hauteur de 50% tout agriculteur désirant acheter des plants d’oliviers”.

Sur le terrain, les agriculteurs n’ont pas attendu ni l’expert italien ni le chef du gouvernement pour entamer la conversion de leurs exploitations agricoles en oliveraies. Au nord-ouest, les céréaliers ont converti leurs champs en oliveraies. Cela est désormais visible à l’Å“il nu.

Dans les régions du Sahel (Sousse, Sfax, Zarzis…) et du centre-ouest (Kairouan…), conscients de la rentabilité de l’oléiculture, les arboriculteurs ont carrément converti leurs vergers de pommiers, d’amandiers… en oliveraies.

Ce scénario est possible et défendable. Il mérite d’être encouragé et accéléré. Pour s’en rendre compte, il suffit de visiter l’Espagne où les montagnes sont converties en oliveraies. Du nord au sud, d’est à l’ouest, on ne voit que des oliveraies. C’est ce qui a valu à ce pays d’être le premier producteur d’huile d’olive dans le monde. Mieux, le pays en tire de juteux bénéfices à l’export. Le litre d’huile d’olive bio se vend à plus de 25 dollars dans ce pays.

ABS