Tunisie – Transport : L’ATTT veut en finir avec la corruption

Par : TAP

Le directeur général de l’Agence technique des transports terrestres (ATTT), Hédi Agrebi, a affirmé que la lutte contre la corruption et le favoritisme figure parmi les principales priorités de l’agence qui offre plus de 4 millions de services par an avec une moyenne d’environ 15.000 par jour au profit de près du tiers de la population tunisienne.

Au cours d’une journée d’études sur “la bonne gouvernance et la transparence des services à l’ATTT”, organisée samedi 14 mai à Tunis, Agrebi a souligné que plusieurs raisons ont engendré la mauvaise image dont l’agence pâtit. Il s’agit entre autres du manque de ressources humaines -ce qui a impacté la qualité des services-, de l’incapacité de l’entreprise à répondre aux demandes croissantes -notamment en matière de visite technique et de permis de conduire. Il s’y ajoute le manque de structures de contrôle et d’inspection à l’agence, l’intervention des intermédiaires à hauteur de 30% dans la demande de services et le souci du client d’obtenir le service par n’importe quel moyen, ce qui a contribué à ancrer cette image négative.

Agrebi a fait remarquer que l’ATTT a mis en place un plan d’action pour pallier ces carences. Ce plan repose essentiellement sur la création d’un corps de contrôleurs, l’organisation de sessions de formation au profit des agents et l’adoption d’un guide de déontologie.

L’agence oeuvrera à organiser la relation avec les clients, à moderniser les méthodes d’offres de services afin de garantir la transparence et à limiter les interventions, moyennant le paiement avec les cartes bancaires, l’utilisation d’une application mobile pour l’examen pratique des permis de conduire et la prise de décisions urgentes pour faire face aux longues attentes dans les centres de visite technique.

Un mémorandum d’éthique professionnelle a été signé au cours de cette journée d’études avec le ministre du Transport, Anis Ghédira, et le chef de cabinet du ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Moez Mokkadem. Ce dernier a fait savoir que le ministère compte sur l’aspect préventif dans la lutte contre la corruption beaucoup plus que sur la répression et la mise en place d’un système de déontologie auprès des agents afin de mettre fin à la propagation de la corruption dans le secteur public.

Mokaddem a affirmé que la stratégie de lutte du ministère contre la corruption concerne également le secteur privé, en plus d’autres programmes pour le réexamen du système de contrôle et l’instauration de la bonne gouvernance dans le secteur public.

Mais en dépit du grand nombre de structures de contrôle, le phénomène de la corruption n’a pas régressé, obligeant le ministère de la Fonction publique à adopter le post-contrôle au lieu du pré-contrôle. Le post-contrôle sera ainsi inclus dans le prochain budget par objectifs afin de ne pas entraver l’action du gestionnaire public et de lui donner une marge de liberté sans pour autant l’exclure du contrôle.

Le directeur de la réforme administrative au ministère de la Fonction publique, Faouzi Marouchi, a appelé, à cette occasion, les administrations tunisiennes à publier spontanément de 80 à 90% des informations dont elles disposent afin de donner au citoyen l’accès à l’information. Il a précisé, à ce propos, que le refus de l’accès à l’information est sanctionné par des pénalités variant entre 500 dinars et 5 mille dinars et une peine d’emprisonnement d’un an assortie d’une amende de 120 dinars.