Chawki Tabib : La corruption fait perdre à l’Etat 25% de la valeur totale des marchés publics

Par : TAP

chawki-tabib-instance-corruption.jpg«L’Etat subit des pertes de 25% de la valeur totale des marchés publics en raison de la corruption dans la gestion des achats publics, ce qui représente une dilapidation des fonds publics». C’est ce qu’a déclaré, jeudi 5 mai, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib, rappelant que «la valeur des achats publics représente 10 a 12% du Produit intérieur brut (PIB) annuel», lors d’une conférence a Tunis sur «les mécanismes de lutte contre la corruption dans les marchés publics».

«La gestion des marchés publics présente des dangers et représente une plateforme favorable a la corruption», a-t-il prévenu. A cet égard, il a plaidé en faveur du renforcement du contrôle des marchés publics en amont et en aval et de la multiplication du nombre des contrôleurs dans ce domaine, regrettant le nombre réduit des contrôleurs des marchés publics qui compte au total 450 contrôleurs.

«La baisse du taux de croissance en Tunisie revient essentiellement a la corruption et a la montée du terrorisme qui représentent les principales causes de la fuite des investisseurs », a-t-il conclu.

Pour le président de l’Association des cadres de contrôle, d’inspection et d’audit dans les structures publiques tunisiennes (ACCIA), Adel Ghezzi, il est absolument indispensable d’engager la réforme des systemes publics de gestion qui, estime-t-il, représente un espace favorable a la prolifération des germes de la corruption. «L’investissement dans le contrôle et la mise en place d’un systeme d’intégrité demeure en deça des attentes, ce qui rend les systemes en place incapables de combattre la corruption», a-t-il souligné.

Les systemes de gestion publique ne peuvent pas répondre aux exigences du présent : le systeme des marchés publics est encore incomplet et le systeme de gestion publique est obsolete.

Organisée a l’initiative de l’Instance nationale de lutte contre la corruption en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement, l’Association des contrôleurs publics et l’Association des cadres de contrôle, d’inspection et d’audit dans les structures publiques tunisiennes (ACCIA), cette conférence doit aboutir a une série de recommandations qui seront soumises ultérieurement au gouvernement.