Eaux du Nil : L’Egypte se retire du Pool énergétique est-africain

Par : Tallel

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L’Egypte vient de se retirer du Pool énergétique est-africain (EAPP). La principale raison de ce départ est son inquiétude à propos du désir des autres pays traversés par le Nil (Ethiopie et Soudan entre autres), d’installer des infrastructures hydroélectriques sur ce fleuve.

Les onze pays traversés par le Nil ont récemment adopté au sein de l’EAPP un plan général de projets hydroélectriques visant à accroître la fourniture énergétique dans la région. Il s’agit du Burundi, République démocratique du Congo, Egypte, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Rwanda, Soudan, Soudan, Tanzanie, Ouganda.

Ce retrait est survenu après que l’Egypte a refusé de ratifier les propositions soumises par l’Ethiopie et le Soudan dans le cadre de la mise en œuvre, au plan national, de ce programme directeur.

Mais pour Lebi Changullak, le secrétaire général de l’EAPP, ce refus n’entravera pas la mise en œuvre du plan. «Je ne pense pas que le refus de l’Egypte de signer le document affectera l’implémentation du plan général parce qu’il a été approuvé par les autres membres». Il a en outre précisé que l’ensemble des pays avait signé avec l’Egypte un traité relatif à une utilisation équitable des eaux du fleuve.

«Les inquiétudes de l’Egypte sur le Nil seront prises en compte par l’Initiative du Nil, mais elles n’empêcheront pas les autres pays de mettre leur plan à exécution», a-t-il poursuivi.

L’Initiative du Nil est une organisation mise en place par les 10 pays en 1995 afin de permettre une utilisation des eaux du fleuve qui profite à tous les Etats irrigués par ce dernier.

L’Egypte craint en effet que l’établissement de barrages hydroélectriques sur le Nil ne restreigne la quantité d’eau à laquelle elle a accès et qui constitue sa seule ressource hydraulique.

Cette inquiétude a déjà créé des tensions avec l’Ethiopie qui construit actuellement un barrage hydroélectrique de 6.000 MW sur le fleuve. Des études commanditées par une commission tripartite formée avec le Soudan devraient indiquer si cette inquiétude est fondée, mais en attendant, l’infrastructure est déjà achevée à 50%.

Avec ces autres projets émanant de 9 Etats souverains qui désirent mettre en valeur cette ressource hydraulique, l’Egypte voit ses inquiétudes grandir. D’autant plus que le poids de son avis dans cette polémique semble décroitre au fil des années.

Le pays ne compte pas rejoindre l’EAPP tant que ses inquiétudes ne seront pas prises en compte.

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