Volkswagen risque 20 milliards de dollars d’amendes aux États-Unis

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Le 20 septembre, Volkswagen reconnaissait avoir installé un logiciel désactivant certains dispositifs antipollution dans ses véhicules diesels aux États-Unis. Il dévoilait dans la foulée que ce même logiciel équipait 11 millions de ses voitures dans le monde. Le scandale, d’une ampleur inédite, est loin d’être fini: la justice américaine vient d’officialiser le lancement d’une procédure lundi 4 janvier. Les autorités américaines demandent pour «violation» des lois anti pollution des dommages et intérêts pouvant s’élever à au moins 20 milliards de dollars.

Dans le détail, le ministère de la Justice (DoJ) et l’Agence américaine de l’Environnement (EPA) réclament une pénalité de 32.500 dollars pour chaque véhicule affecté plus 2.750 dollars par logiciel installé. Volkswagen a déjà mis de côté 6 milliards d’euros en prévision d’éventuelles amendes. «Nous allons lire et examiner la plainte», a déclaré à l’AFP Eric Felber, un porte-parole du groupe, ajoutant que VW «coopère étroitement avec les autorités américaines».

Recul des ventes

La procédure judiciaire risque de peser sur les résultats commerciaux de la marque allemande. Pendant plusieurs mois, le scandale n’a guère eu de conséquences sur les ventes de ses voitures, notamment en France. La situation s’est retournée en décembre avec un recul dans l’Hexagone de 8,9% à 21.571 unités des immatriculations de voitures neuves du groupe Volkswagen. Le décalage est très important par rapport au marché, qui s’envole de 12,5%. La déconvenue est plus importante encore pour la seule marque Volkswagen, qui s’écroule de 15,2% sur le seul mois de décembre. En un an, la marque généraliste du groupe allemand perd deux points de parts de marché dans l’Hexagone. La contre-performance est majeure. Et les difficultés ne sont pas localisées en France: les ventes ont reculé de 20% en Grande-Bretagne en novembre.

Dans l’Hexagone, les autres marques du groupe allemand sont également en décalage par rapport à l’évolution du marché, mais l’écart est moindre. Skoda cède ainsi 0,8%, Audi est quasi stable, à + 0,1%, et Seat grimpe de 4,4%. Cette différence montre que nombre de clients n’associent pas forcément ces marques avec le géant de Wolfsburg. Sur l’ensemble de l’année 2015, le géant allemand reste en croissance, de 3,9%.

Premier trimestre difficile

À court terme, les perspectives restent difficiles. «Compte tenu des prises de commandes de la fin d’année, le mois de janvier, et même tout le premier trimestre, sera difficile pour Volkswagen», constate Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem.

Aujourd’hui, la priorité est de remettre à niveau les véhicules, ce qui devrait être fait dans le courant de l’année 2016. Puis de restaurer la confiance des clients, en lançant, pour la fin de l’année ou le début de l’année suivante, une vigoureuse campagne commerciale. L’histoire des précédents rappels majeurs dans l’automobile, et leurs conséquences, incite à l’optimisme. «Sans nouvelle révélation, on peut penser que le temps joue en faveur de Volkswagen, estime Flavien Neuvy. D’autant que le critère environnemental arrive très loin parmi les acheteurs de voitures neuves.»

 

AFP