Grande-Bretagne : l’Etat va vendre la totalité de Royal Mail

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à Londres (Photo : Andrew Cowie)

[04/06/2015 13:32:28] Londres (AFP) Le gouvernement britannique a annoncé jeudi qu’il allait céder les 30% restants de sa participation dans Royal Mail ainsi que des mesures supplémentaires d’économies, afin de réduire la dette publique de 4,5 milliards de livres (6,17 milliards d’euros).

Le ministre conservateur des Finances, George Osborne, qui vient d’être confirmé à son poste après la large victoire de son camp aux élections législatives du 7 mai, a annoncé au Parlement que le gouvernement entendait se désengager entièrement de l’entreprise postale, dont une majorité du capital avait été placée en Bourse à l’automne 2013.

“J’annonce aujourd’hui que le gouvernement va vendre les 30% qui lui restent dans Royal Mail. C’est la meilleure chose à faire pour Royal Mail, ainsi que pour les entreprises et les familles qui en dépendent – et bien sûr aussi pour le contribuable”, a expliqué M. Osborne devant les députés.

Les actions du groupe postal avaient été mises en Bourse il y a 18 mois au prix de 3,30 livres chacune, mais cotaient beaucoup plus, 5,26 livres, à la clôture du marché londonien mercredi soir. Au cours actuel de l’action, le gouvernement estime pouvoir tirer 1,5 milliard de livres (un peu plus de 2 milliards d’euros) de cette privatisation complète.

Le chancelier de l’Echiquier, titre officiel du ministre des Finances au Royaume-Uni, a annoncé en outre “de nouvelles mesures d’économie dans les ministères”. Le Trésor britannique a calculé qu’au total, cette nouvelle cure d’amaigrissement allait permettre à l’Etat de réduire ses dépenses de quelque 3 milliards de livres (4,1 milliards d’euros) lors de l’année budgétaire d’avril 2015 à mars 2016.

Ces nouvelles dispositions touchent l’ensemble des ministères, à l’exception de rares secteurs protégés, comme le service de santé publique NHS et les écoles.

Parmi les mesures dévoilées, le Trésor a demandé à l’ensemble des ministères concernés, y compris celui de la Défense, de s’efforcer de dépenser moins que le budget total alloué en début d’exercice. Il a aussi vendu de nouvelles propriétés “dont l’Etat n’a pas besoin”, comme des terrains situés autour de la gare de King’s Cross dans le centre de Londres.

Au sein des administrations les plus touchées par ces nouvelles mesures figurent le ministère de la Défense (500 millions de livres d’économie), le ministère de l’Education hors dépenses strictement scolaires (450 millions de livres) et le ministère de l’Economie (450 millions de livres).

Malgré une vigoureuse politique d’austérité depuis 2010, le déficit public britannique a atteint encore 5,2% lors de l’année budgétaire 2014-2015, ce qui a valu à Londres un froncement de sourcil de la Commission européenne. Le gouvernement a promis de parvenir à l’équilibre budgétaire dès l’année 2018-2019.