Tunisie – Economie : “Bravo les femmes” ou comment apprendre pour entreprendre

Par : TAP

Chahiba Ouhibi, une mère de deux enfants, originaire de Nabeul, a monté un projet avec seulement 200 dinars, en préparant la Oula (provisions alimentaires annuelles) pour des familles.

Ces premiers pas n’ont pas été très réussis, puisque les clients se comptaient sur les doigts d’une main, mais dès qu’elle a obtenu un crédit de 10 mille dinars auprès de l’ONG Enda Interabe, Chahiba a pu gagner son pain aisément. Elle a commencé à commercialiser ses produits dans quelques régions.

Le projet s’est peu à peu agrandi jusqu’à ce qu’il devienne à vocation exportatrice. Chahbia vend désormais sa “Oula” en l’Italie et ambitionne d’installer une usine pour des produits bio exportables vers tous les pays européens.

Une autre femme d’affaires, Syrine Chelbi, 24 ans, promotrice de «Best Alim», société d’agroalimentaire implantée à El Alia (Bizerte), ne tarit pas d’éloges sur son expérience passionnante, en matière d’entrepreneuriat. Licenciée en contrôle de la qualité des produits alimentaires, elle a choisi d’intégrer le domaine de transformation des produits alimentaires (Frites, tomates en conserves..), pour approvisionner les restaurants en Tunisie.

D’après elle, le risque existe pour un investisseur, puisque les restaurants tunisiens n’ont pas échappé au marché parallèle. Toutefois, en vraie entrepreneure qui prend toujours le risque, Syrine est parvenue à écouler chaque jour 1,5 tonne de produits transformés sur le marché. Ces deux success stories ont été présentées, vendredi, à la 3ème édition de “Bravo les femmes” , qui se tient à la Cité des sciences de Tunis, dans l’objectif de sensibiliser le grand public féminin à l’entrepreneuriat.

Assya Nasri, présidente du Club d’entrepreneuriat féminin «Alyssa Incubator» a souligné que cette nouvelle édition a mobilisé des partenaires éminents (API, ATUPEE, BFPME, END, Labès, réseau international Forever? ) en faveur de projets réalisés par les femmes tunisiennes.L’objectif étant de faire connaître davantage leurs expériences auprès des porteurs d’idées de projets et par de là, encourager autant que possible des femmes entrepreneurs pour leur permettre de vivre et de faire vivre leurs familles.

Le fondateur du Club Alyssa incubator, Karim Jradi, a fait valoir que «bravo les femmes», qui n’a que trois années d’existence, a besoin aujourd’hui d’être alimentée par des recherches, des masters et des thèses en matière d’entrepreneuriat, de s’orienter vers les régions pour toucher le plus grand nombre de femmes entrepreneures et diffuser à plus grande échelle la culture de l’entrepreneuriat.