“Le Petit Prince” : dessine-moi un mug, un drap, une assiette…

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élèbre de Saint-Exupéry (Photo : Mychele Daniau)

[22/05/2015 07:20:36] Paris (AFP) En 70 ans, “Le Petit Prince” de c a beaucoup grandi. L’enfant à l’astéroïde est la vedette d’un film projeté vendredi à Cannes, mais aussi l’emblème d’une marque internationale déclinée sur des milliers d’objets.

Le conte humaniste, phénomène d’édition planétaire avec près de 150 millions d’exemplaires vendus, a déjà été adapté une vingtaine de fois à la télévision, au théâtre ou au cinéma. La dernière version en date, projetée hors compétition sur la Croisette, est un film d’animation réalisé par Mark Osborne, le réalisateur de Kung Fu Panda.

La célèbre aquarelle aux tons pastels du Petit Prince et son renard, dessinée par Saint-Ex pour la couverture de son conte philosophique et poétique publié en 1943 à New York, puis en 1946 en France, est aujourd’hui connue dans le monde entier. Elle est même devenue un logo porté par toutes sortes d’objets – du drap de lit à la vaisselle pour bébé, en passant par les montres ou la papeterie.

Les licences sont délivrées depuis 25 ans par la Société pour l’oeuvre et la mémoire d’Antoine de Saint-Exupéry, détenue par les quatre neveux de l’aviateur, indique à l’AFP Thomas Rivière, qui accorde les droits sur plusieurs marchés, dont la France.

Quelque 800 produits sont estampillés “Petit Prince” en France, et au total environ 10.000 dans le monde, selon lui.

La société reste discrète sur ses bénéfices, indiquant seulement que les ventes des objets sous licence génèrent un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros par an dans le monde.

En mars 2014, la justice a obligé les descendants d’Antoine de Saint-Exupéry à partager un peu du pactole avec le légataire universel de sa veuve, concernant notamment les produits dérivés et droits audiovisuels, et à ne pas exploiter de produits sans son accord.

– Pas question de devenir Disney –

Mais, malgré le développement, il n’est pas question de devenir aussi commercial que Disney.

“Notre métier est de développer la licence, tout en protégeant l’oeuvre”, affirme M. Rivière.

“Comme le Petit Prince, nous avons des valeurs”: “En 1943, le personnage du Petit Prince disait que chaque être humain devait prendre soin de la planète en se levant chaque matin”.

Du coup, la société s’est fixé une sorte d’éthique et affirme rester très sélective sur le choix des entreprises avec lesquelles elle travaille. “Nous avons refusé d’accorder la licence à une société de restauration rapide qui souhaitait offrir des figurines Petit Prince aux enfants”, dit M. Rivière.

Pour la fabrication, les circuits courts, les marchés locaux sont privilégiés. “Nous travaillons avec des sociétés qui respectent le droit du travail. Nous demandons à nos fournisseurs de respecter la charte de l’Onu sur le droit des enfants”, souligne-t-il. Au final, les produits sont souvent chers, mais c’est un choix assumé.

En matière d’audiovisuel, la société a été impliquée dans une série TV diffusée en France depuis 2010, dont le budget s’élevait à 18,6 millions d’euros, mais c’est la Paramount qui dispose des droits pour le film présenté à Cannes.

En littérature, “Le Petit Prince” a été vendu depuis sa parution à près de 150 millions d’exemplaires dans le monde, dont 13 millions en France. Le livre est en deçà du phénomène Harry Potter, si l’on tient compte des huit livres de la série, mais il le devance en nombre de traductions (plus de 250 langues, une centaine pour Harry Potter).

L’Allemagne est un des principaux marchés, avec 350.000 à 400.000 exemplaires vendus par an (400.000 en France). En Corée du sud, on compte 150 éditions différentes du livre.