Jugé pour faux témoignage, le patron de Deutsche Bank nie

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é de faux témoignage, le 18 mai 2015 (Photo : SVEN HOPPE)

[18/05/2015 17:13:37] Berlin (AFP) Jürgen Fitschen, l’un des deux patrons de Deutsche Bank, a rejeté les accusations de faux témoignage pour lesquelles il comparaît depuis le 28 avril devant la justice allemande, lors de sa première intervention lundi face à ses juges.

“Je n’ai à aucun moment menti, triché ou tenté de tricher dans le procès Kirch – ni avant, ni pendant ma déposition, ni par la suite”, a déclaré M. Fitschen au tribunal de grande instance de Munich (sud), où son procès doit se poursuivre au moins jusqu’en septembre.

Jürgen Fitschen, comme quatre anciens de Deutsche Bank dont deux ex-patrons, est rattrapé au pénal par l’un des plus grands feuilletons judiciaires de l’économie allemande: la faillite du magnat des médias Leo Kirch.

Accusée d’avoir précipité la chute de l’empire Kirch Media pour en profiter, Deutsche Bank pensait s’être débarrassée de cette affaire en versant en 2014 près d’un milliard d’euros aux ayants droit de M. Kirch, après plus de 10 ans de procédure civile.

La défense de la banque lors de celle-ci, et particulièrement les témoignages de M. Fitschen et des dirigeants de l’époque, fait maintenant l’objet d’une audience pénale pour “escroquerie à un procès”, un délit passible de un à dix ans d’emprisonnement.

Jürgen Fitschen, qui risque son poste en cas de condamnation alors que la direction bicéphale qu’il assure depuis 2012 avec l’Indo-Britannique Anshu Jain est déjà remise en question, a rejeté les deux points qui fondent les charges contre lui.

Il s’est défendu d’avoir livré “un témoignage pas clair” sur le dossier Kirch, rappelant que ses propos avaient été repris dans le jugement civil condamnant fin 2012 la Deutsche Bank à dédommager les ayants droit de M. Kirch.

Il a également nié avoir couvert les mensonges de ses anciens collègues: le patron d’alors Rolf Breuer, son successeur Josef Ackermann, l’ancien chef du conseil de surveillance Clemens Börsig et Tessen von Heydebreck, un autre membre du directoire.

Ces derniers auraient commis de faux témoignages selon le parquet, pour sauver M. Breuer. Dans une interview en 2002 à la chaîne de télévision Bloomberg, celui-ci avait émis des doutes sur la solvabilité de Kirch Media. Quelques semaines plus tard, le groupe de médias s’effondrait. Son dépeçage, accompagné par Deutsche Bank, avait permis à celle-ci d’empocher des gains confortables.