La “cigale”, le plus petit et le plus rustique des drones américains

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çu par des chercheurs américains, présenté près du Pentagone, à Washington, le 14 mai 2015 (Photo : Laurent Barthelemy)

[16/05/2015 12:27:21] Washington (AFP) Elle tient dans la paume de la main mais peut planer sur des kilomètres jusqu’à sa cible: voici la “cicada”, ou “cigale”, sans doute le plus petit et le plus rustique des drones militaires américains.

A l’état naturel, les cicadas sont des insectes qui restent tapis dans le sol pendant 17 ans, avant de brièvement sortir par milliards, tous à la même période, pour se reproduire et mourir.

“Nous nous sommes dits, pourquoi ne pas concevoir des engins volants qui auraient un profil similaire: être tellement nombreux, que l’ennemi ne pourrait pas tous les attraper”, explique Aaron Kahn, chercheur au laboratoire de la Marine américaine qui a conçu l’engin, encore au stade du prototype même s’il a déjà été testé en vol à de nombreuses reprises.

Dans la dernière version, la cicada est une petite aile volante conçue pour être larguée d’un avion, d’un ballon, ou d’un drone plus gros.

Elle n’a pas de moteur mais peut planer, ou plutôt chuter de manière maîtrisée, pendant des kilomètres jusqu’à son objectif, grâce à des prodiges de miniaturisation qui ont permis de la doter d’un gyroscope et d’un GPS qui suffisent, à eux seuls, à la diriger.

Sa mission: transmettre à ses utilisateurs les informations du capteur qu’elle transporte, grâce à une puce de téléphone portable.

L’utilisation la plus opérationnelle pour l’instant est la collecte d’informations météo.

“Il y a un gros besoin” d’informations précises sur les masses d’air que les capteurs au sol ne peuvent pas forcément déceler, explique Aaron Kahn, qui envisage par exemple l’utilisation des cicadas pour gagner de précieuses minutes dans la prévision des tornades.

– ‘Avion origami’ –

Sur le plan strictement militaire, la cicada, quasiment invisible en vol, peut permettre de déployer en terrain ennemi des capteurs de toute sorte.

Une cigale tapie près d’une route avec un capteur acoustique peut permettre d’analyser des passages de véhicules. Leur possibilité de déploiement en masse pourrait être aussi utilisée dans la lutte anti-sous-marine, ou pour acheminer des doses de vaccins pour des soldats isolés et en danger.

Fabriquer une “cigale” revient pour l’instant à environ 1.000 dollars, selon ses concepteurs.

Mais l’objectif est de faire baisser jusqu’à 250 dollars le coût de ce “téléphone volant”, “pigeon voyageur automatique”, ou “avion origami”, ainsi surnommé parce qu’il se présente, avant utilisation, comme un plaque de circuits imprimés de la taille d’une feuille de papier standard, qu’il faut plier selon le mode d’emploi pour la transformer en drone.

L’engin a été présenté cette semaine dans la cour du Pentagone, où les laboratoires de recherche de la Défense américaine ont exposé l’espace de quelques heures leurs trouvailles.

Dans les stands voisinaient les petits hélicoptères sans pilote, l’exo-squelette qui permet de travailler sans fatigue avec un outil lourd à bout de bras, l’impressionnant transport de troupe blindé du futur, des vidéos des projets de missile hypersonique (volant à Mach 5), de canon électriques ou de laser.

Sans oublier l’arme ultime: la pizza du combattant, destinée à améliorer l’ordinaire du soldat en mission, et capable de rester stockée trois ans dans son sachet épais…