Déficit : le Royaume-Uni n’a pas assez fait d’efforts, juge la Commission

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éduire son déficit public (Photo : EMMANUEL DUNAND)

[13/05/2015 14:38:49] Bruxelles (AFP) Le Royaume-Uni n’a pas agi assez efficacement pour réduire son déficit public, qui atteint 5,2% sur l’exercice budgétaire 2014-2015, estime la Commission européenne qui publie mercredi ses recommandations économiques aux États-membres de l’UE.

La Commission propose d’accorder à Londres deux années supplémentaires, soit jusqu’à l’exercice d’avril 2016 à mars 2017, pour ramener son déficit public dans les clous européens, sous la barre des 3%.

La décision finale revient au Conseil, qui représente les États. Dans le cas du Royaume-Uni, elle ne peut cependant être suivie de sanctions, y compris sous forme de suspension de versement des fonds structurels européens, car le pays ne fait pas partie de la zone euro.

Un déficit excessif avait été constaté dès 2008 pour le Royaume-Uni, qui aurait dû corriger le tir au cours de l’exercice budgétaire 2009-2010. Au lieu de cela, le déficit public a atteint un pic à 10,9% au cours de cet exercice, relève la Commission.

Une nouvelle recommandation a été émise pour que le pays ramène son déficit dans les clous au cours de l’exercice 2014-2015, mais là encore, l’objectif n’a pas été atteint.

Même en termes structurels (hors effet de la conjoncture), l’effort budgétaire fourni a été en-deçà de l’effort moyen demandé, souligne la Commission. Elle recommande désormais que le déficit britannique soit ramené à 4,1% en 2015-2016, puis 2,7% en 2016-2017.

Le Trésor britannique a réagi en soulignant que le Royaume-Uni avait “accompli des progrès significatifs” en la matière: “le déficit a été divisé par deux depuis son pic, tandis que la croissance du pays a dépassé celle de toutes les autres grandes économies européennes l’an passé”, a expliqué un porte-parole dans une réaction transmise à l’AFP.

– Promesse d’excédent budgétaire en 2018 –

“Le travail n’est pas terminé”, a-t-il toutefois concédé. “Avec le nouveau Parlement qui entre en fonction nous allons travailler à consolider notre économie et à ramener notre budget sur la voie de l’excédent”, a-t-il ajouté.

Les conservateurs, qui viennent de remporter les élections législatives britanniques, ont promis que l’Etat dégagerait un excédent budgétaire dès l’année 2018-2019.

La Commission a par ailleurs proposé de clore la procédure de déficit excessif concernant Malte et la Pologne.

A Malte, le déficit public a été ramené à 2,1% en 2014 et devrait continuer à se réduire, pour atteindre 1,1% en 2016.

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à Londres le 11 mai 2015 (Photo : BEN STANSALL)

En Pologne, le déficit était de 3,2% en 2014. Le ministre polonais des Finances, Mateusz Szczurek, a expliqué que la réforme des retraites en cours était la seule raison pour laquelle il avait dépassé le seuil de 3%. La Commission, tout comme le gouvernement polonais, prévoit qu’il restera confortablement sous le seuil des 3% cette année et l’an prochain.

La Commission envisage par ailleurs d’ouvrir une procédure de déficit excessif visant la Finlande. Première étape de ce processus, elle a publié mercredi un rapport qui tire la sonnette d’alarme en constatant que le déficit public du pays a atteint 3,2% en 2014 et restera supérieur à 3% dans un horizon prévisible, si aucune action corrective n’est prise.

Enfin, la Commission rappelle que la France, qui a obtenu un troisième délai consécutif pour ramener son déficit public sous les 3%, a jusqu’au 10 juin pour démontrer qu’elle a mis en ?uvre des mesures concrètes en ce sens.

Le gouvernement français a obtenu deux ans supplémentaires, soit jusqu’en 2017, mais en échange elle un objectif ambitieux lui a été assigné à l’horizon 2017: 2,8% de déficit. Le gouvernement français prévoit de faire encore mieux, soit 2,7%.