Economie : Malgré l’énormité des défis, la Tunisie peut s’en sortir

Par : TAP

“La Tunisie est désormais en bonne posture pour mener à terme la transformation économique nécessaire à une croissance durable et généralisée, après avoir achevé sa transition politique et surmonté les effets de la crise économique internationale”. C’est ce qu’estime Masood Ahmed, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au Fonds monétaire international (FMI).

Depuis 2012, “l’économie affiche des taux de croissance positifs d’environ 2,5%, l’inflation est maîtrisée à 5% et les réserves de change sont restées au-dessus du seuil critique de 3 mois. Les résultats sont loin d’être modestes, mais ces taux de croissance ne suffiront pas à faire baisser le chômage et à répondre aux aspirations du peuple tunisien”, indique le responsable du FMI, dans un éditorial publié sur le site du journal Asharq Al-Awsat.net.

On rappelle que Masood Ahmed avait effectué une visite en Tunisie, il y a trois semaines, et rencontré le président de la République, Béji Caïd Essebsi, le Premier ministre, Habib Essid, et son équipe en charge de l’économie, ainsi que des parlementaires et des représentants des syndicats et des entreprises.

Les indispensables réformes…

D’après lui, des réformes sont nécessaires pour permettre à l’économie tunisienne de s’affranchir du modèle actuel centré sur l’Etat et au secteur privé d’exploiter son potentiel moyennant “les encouragements voulus pour aller de l’avant”.

Pour promouvoir l’investissement privé, “il faut également améliorer la gouvernance, accroître la transparence de l’Etat, rendre le climat des affaires propice, disposer d’un système bancaire sain et offrir des dispositifs de protection sociale solides en faveur des couches vulnérables de la population”.

Le gouvernement tunisien a déjà engagé d’importantes initiatives dans tous ces domaines et plusieurs textes de loi ont été déposés au nouveau parlement dans le but d’améliorer le climat des affaires, rappelle le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI.

Pour lui, “l’investissement public doit donner un coup de pouce en ce sens, notamment dans les régions de l’intérieur traditionnellement négligées. La chute des cours du pétrole donne l’occasion d’accroître la marge de manoeuvre en matière de dépenses publiques pour ainsi répondre aux priorités sociales et mettre à niveau les infrastructures”.

Les risques de l’étape…

“La tragédie de l’attentat du Musée du Bardo nous rappelle que même si l’on doit voir en elle un modèle à suivre, la Tunisie reste vulnérable aux événements aussi déchirants qu’imprévisibles qui secouent la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord”, note le responsable du FMI.

Le chemin à parcourir ne sera pas dénué d’embûches et des risques se présentent qui tiennent à la fois à la conjoncture extérieure et à la difficulté de forger le consensus nécessaire sur les grandes réformes dont la nation a besoin.

Toutefois, les atouts propres à la Tunisie de même que la détermination nationale à agir pour un avenir meilleur sont de bon augure, a fait remarquer le responsable, faisant état de la prédisposition du FMI à accompagner la Tunisie “dans le tournant historique de sa transformation économique”.