La Chine approuve l’établissement de trois nouvelles zones franches

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un camion de marchandises dans la zone franche de Shanghai, le 24 septembre 2014 (Photo : Johannes Eisele)

[25/03/2015 06:34:58] Shanghai (AFP) Pékin a donné son feu vert à l’établissement de trois nouvelles zones franches, ont annoncé mercredi des médias d’Etat — sur le modèle de celle de Shanghai, qui est cependant loin de tenir ses promesses 18 mois après son ouverture.

Le lancement de ces nouvelles zones dans les provinces du Guangdong (sud) et du Fujian (sud-est), ainsi que dans la mégalopole portuaire de Tianjin, non loin de Pékin, a été approuvé par une réunion de hauts dirigeants du Parti communiste, sous l’égide du président Xi Jinping, selon Chine nouvelle.

En revanche, aucune date n’a été dévoilée. Le projet avait été annoncé dès décembre par le ministère du Commerce.

Ces nouveaux territoires visent à reproduire l’expérience shanghaïenne, aux résultats pourtant jugés très décevants par les observateurs et les entreprises.

La Zone franche de Shanghai (ZFS) avait été inaugurée en fanfare fin septembre 2013, avec l’ambition affichée d’en faire un laboratoire des réformes économiques et financières chinoises.

Les autorités évoquaient alors de façon vague la levée des contrôles sur les taux d’intérêt et la libre convertibilité du yuan dans le territoire: des réformes emblématiques qui apparaissent toujours aussi lointaines.

Certes, dans un certain nombre de secteurs, des firmes étrangères peuvent désormais s’établir dans la ZFS sans partenaire chinois, contrairement au reste de la Chine.

Mais les restrictions aux investissements étrangers demeurent et la liste dite “négative” des secteurs bannis reste bien longue, même si les autorités se sont engagées à la réduire.

En l’absence de “big bang” de réformes, les responsables d’entreprises étrangères se disent déçus par le manque de visibilité et beaucoup affichent une attitude attentiste.

Sur les quelque 12.600 entreprises enregistrées dans le territoire un an après son ouverture, 14% seulement étaient non chinoises, et la plupart de celles-ci s’avéraient hongkongaises ou taïwanaises, selon des chiffres officiels.

Et la chute du vice-directeur général de la ZFS, Dai Haibo, placé sous enquête pour corruption, complique encore un processus déjà très ralenti.

Sans ambages, près des trois quarts des entreprises américaines opérant à Shanghai assurent n’avoir retiré absolument aucun bénéfice de la ZFS, selon une enquête publiée début mars par la Chambre de commerce américaine de Shanghai.

La zone franche du Guangdong pourrait “accélérer l’intégration économique” avec la région administrativement autonome de Hong Kong, a pourtant assuré mercredi Chine nouvelle.

Celle du Fujian serait concentrée sur les relations avec Taïwan, territoire de facto indépendant mais que Pékin considère comme une île rebelle devant revenir dans son giron.

La zone franche de Tianjin, enfin, est censée cimenter l’intégration économique de la métropole avec la capitale Pékin et la province environnante du Hebei.