Portugal : des milliers de manifestants réclament la fin de l’austérité

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érité, le 7 mars 2015 à Lisbonne (Photo : Patricia De Melo Moreira)

[07/03/2015 19:54:47] Lisbonne (AFP) Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi dans les principales villes du Portugal pour protester contre la politique d’austérité à l’origine de “l?appauvrissement de la population” et réclamer la démission du gouvernement de centre droit.

“Assez des tricheurs, nous voulons des élections!”, ou encore “le chômage au Portugal est une honte nationale”, ont scandé quelque 2.000 manifestants dans le cortège de Lisbonne, qui brandissaient des banderoles réclamant la semaine de “35 heures pour tous” et rejetant “la précarité et l’exploitation”.

La CGTP, principale confédération syndicale du pays, avait appelé les Portugais à manifester dans chaque région, de Porto, la grande ville du nord, à Faro, capitale de l’Algarve à l’extrême sud.

Le syndicat dénonce “la politique de droite, à l’origine de la destruction de centaines de milliers d’emplois” et de “la pauvreté et l’exclusion sociale”.

“Après dix ans à travailler à la mairie d’Alcacer (sud), je gagne 532 euros par mois, avec lesquels je dois vivre, avec ma femme, et aider mes cinq enfants”, raconte Manuel Soares, 51 ans.

Margarida Vilhena, une psychologue de 36 ans originaire de Barreiro, au sud de Lisbonne, s’emporte: “J’ai fait cinq ans d’études, aujourd’hui on me propose des postes à deux euros de l’heure ou des stages!”.

“Contrairement aux déclarations électoralistes du gouvernement, la situation ne s’améliore pas dans le pays”, a dénoncé Armenio Carlos, secrétaire général de la CGTP.

Le Portugal s’est affranchi en mai dernier d’un plan d’aide internationale accordé en 2011 en échange d’un programme de réformes et de rigueur.

A moins d’un an des élections législatives, prévues à l’automne prochain, Lisbonne a lâché un peu de lest sur la rigueur dans son budget 2015, sans abandonner son objectif de ramener son déficit sous la barre des 3% du PIB.

Une polémique, éclatée la semaine dernière sur des cotisations sociales que le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, n’aurait pas payé pendant cinq ans et des impôts réglés en retard s’est invitée dans la manifestation.

Le Premier ministre a cependant affirmé à plusieurs reprises qu’il s’agissait d’un oubli et qu’il avait déjà régularisé sa situation.