Tunisie – Technologies : Next Step, une start-up “anti- choc“

next-step-it-2015.jpgEnvers et contre tout, ils gagnent. La course d’obstacles, c’est leur source de vie et d’affaires. Cinq jeunes entrepreneurs, qui se rangent dans un management en ligne, aux commandes d’une entreprise tous terrains, toutes forces motrices, All Server drive. Et qui foncent là où les autres font marche arrière. L’entrepreneuriat est d’abord et surtout affaire de mental.

Parcours atypique d’une jeune pousse de l’IT née des entrailles de la révolution.

En quête de cette race, tant recherchée, des chevaliers des temps modernes, ceux-là même qui font la force de l’économie, nous avons détecté une perle rare.

Voici le récit d’une entreprise, Next Step IT. Nous prenons le pari qu’elle fera école autant par ses choix audacieux que par sa vision du métier, ses options de croissance et ses objectifs d’expansion.

Cinq jeunes anti conformistes et “Full Risk takers”

Il faut les pitcher pour le croire. Cinq managers casse-cou. Nous savons tous qu’il s’agit là d’une espèce rare. D’ailleurs, en étant cinq, ils se comptent bien sur les doigts d’une main! Challengers à outrance. Ils exercent dans l’ingénierie numérique et font des éclats. Prêts à tout. Ils se jettent à bras le corps dans l’aventure en Tunisie et à l’international. Et ils réalisent des prouesses. Anti-conformistes à l’infini. Ils ne font rien comme les autres. Ils refusent les solutions standard et le cocooning des petits marchés de maintenance. Oui, cela existe.

Leur union est originale. Ils se sont auto-identifiés. Les fonceurs se reconnaissent entre eux. Ils s’enflamment pour un “concept-projet“ de cinquième élément et s’embarquent dans un une “hedge entreprise“ en 2012! Vous avez bien lu, en 2012, quand le pays avait plié sous l’onde de choc de la révolution. Quand le capital s’est recroquevillé sur lui-même attendant que vienne l’embellie. Quand les chefs d’entreprise ont réduit les voiles et que le pays a clôturé l’année 2011 avec un déficit de 1,8% de croissance. Oui en 2012 ils choisissent de monter au front et d’aller au charbon, comprenez les IT. Comment voulez-vous percer, font-ils remarquer, si vous ne vous détachez pas du groupe?

L’impératif de la juste vision, l’offre qui fait tilt

Oui, en matière de promotion des entreprises, il ne suffit pas d’être de caractère trempé et d’avoir le mental. Encore faut-il développer une vision sur le futur du business. Le tour de force de cette équipe de choc était d’avoir compris que, dans la morosité ambiante, les entreprises sont face à un seul choix: rebondir par elles-mêmes. Ils comprennent qu’il leur faut être l’éclaireur qui leur balisera la route.

A cette époque, un visiteur étranger de renom les avait confirmés dans leur diagnostic. Georges Soros, pas moins, en visite en Tunisie avait confié en fin de séjour que les Tunisiens devaient se tirer d’affaires, d’abord, en comptant sur leurs propres moyens, et que l’aide extérieure ne viendra pas. Il faut que la force soit en vous, disait-il en substance.

Les cinq mousquetaires ont développé une vision en ligne avec l’oracle du célèbre financier. Pour aller sur un nouveau modèle économique, les entreprises devaient donc se doter ou reconfigurer leur Système d’information afin de rebondir. Une grosse bécane pour booster le business, rien de moins. Cela peut sembler logique a priori. Mais qui pouvait parier que les chefs d’entreprise étaient disposés à engager le coup? Nos cinq amis ont compris que le first step était de triompher du scepticisme des chefs d’entreprise. A chaque entreprise il fallait trouver la solution dédiée en présentant l’offre qui fait tilt.

La part d’innovation de Next Step: la customisation des solutions informatiques

Ecrire une partition technologique est une chose. La mettre en musique est une toute autre affaire. Et c’est la part d’innovation de Next Step IT. La prise en mains du client pour le décryptage de ses besoins est le premier acte de bridging afin d’établir une relation de confiance. Le slogan de l’entreprise fut alors “Answering Your Technology Needs“: avoir, en toutes circonstances, une réponse à tous les besoins technologiques d’une entreprise, dont on sait qu’ils sont de large spectre, ce n’est pas de tout repos. Par conséquent, il faut assurer, derrière.

Next Step est donc tenue par l’obligation de résultat car il lui faut joindre l’acte à la parole. Proposer du sur-mesure n’est pas tout. Il faut prendre le client par la main pour qu’il puisse se positionner dans l’univers du Cloud Computing et du Big Data, trouver des repères et se donner des perspectives d’avenir.

Rebondir grâce au saut de palier technologique constitue un pari, en soi. Le client doit donc être convaincu de l’offre de solution. L’effort de persuasion est déterminant. Il nécessite un interfaçage total avec le client. Et cela exige une organisation précise.

Un front office en ligne

Next Step savait qu’elle devait se doter d’un organigramme en phase avec la nature plein risque de son business. En conséquence, les cinq ont choisi de se mettre dans un ordre séquentiel sur le mode de la course de témoin. De la sorte, chaque intervenant prépare le terrain pour celui qui le relaie et à chaque fois on franchit le next step jusqu’à la ligne d’arrivée.

Dans ce front office en ligne, Tahar Chahmi se met en pole position au marketing pour le travail de profiling des clients. Il est tout le temps en chasse sur terrain en Tunisie et à l’international.

Hichem Maalaoui, pour sa part, traque les options porteuses des macro-solutions informatiques. C’est lui qui indique le cap. Il est relayé par Boulbaba Labyiadh, qui fait la customization en fonction de la nature du business chez le client. C’est lui qui met le client en condition d’accepter la solution proposée.

Là-dessus entre en scène Hichem Harhira qui fait l’implémentation du matériel aux dimensions du client. Enfin

Amor Ezzeddine, en bout de chaîne, assure le financement, les conditions de règlement et toute la logistique financière. Cette dernière prend un tournant serré pour les marchés à l’export.

“Chaque pas doit être un but“

L’expression est de Jacques Chirac. Elle est bien implémentée par les fondateurs de Next Step. Ces derniers, dès leur création, mènent à la marque. A chaque pas, ils consentent le sacrifice nécessaire, sans geindre ni gémir. Et jusque-là, Next Step n’a jamais raté la marche.

Au démarrage, la compression du salaire était le ticket d’entrée pour tous les cinq. Ceci, sans parler des journées de 12 heures et des semaines qui s’étirent sans la pause du week-end.

A l’international, pour les premiers marchés, toute la marge allait au compagnon de route qui ouvrait la voie. C’est le prix à payer pour se mettre sous l’aile d’une enseigne connue qui vous permet de prendre pied sur un marché nouveau. L’essentiel était de se faire référencer pour ensuite opérer en nom propre.

Avec les banquiers, la conviction est qu’il faut arriver cash en mains. Tous les mécanismes de financement sont en retard de phase. Il faut compter sur des conditions de règlement fluides, voilà la solution. La vie a souri à Next Step parce que ses références techniques lui ont procuré un rating professionnel de tout premier ordre. Elle a été partenaire de l’ATI (Agence tunisienne d’Internet) dans ce prestigieux chantier du Cloud computing. Puis, éclaireur au service de Tunisie Trade Net pour le travail d’up grading lors de son basculement total vers le Net. Ensuite compagnon de route des principaux opérateurs téléphoniques pour des chantiers phares. Et enfin “Senior adviser“ pour de célèbres enseignes du privé dans des chantiers d’envergure.

Next Step s’est trouvée sur une trajectoire de start-up réalisant quelques centaines de milliers de dinars en 2012, trois millions de dinars en 2013, le double en 2014. La vie sourit aux plus audacieux, à ceux qui osent.

Pour les fondateurs de Next Step, la promotion de l’entreprise est aussi le parcours du combattant. A cette différence près qu’ils l’ont emprunté avec un moral de guerrier, c’est-à-dire un mental de gagneurs.