Brésil : baisse “systématique” de la pauvreté depuis 12 ans

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à Rio de Janeiro, pendant la Coupe du monde de football, en juillet 2014 (Photo : Yasuyoshi Chiba)

[14/11/2014 18:37:35] Rio de Janeiro (AFP) A l’approche d’un séminaire international sur la pauvreté de la Banque mondiale à Brasilia, la ministre brésilienne du Développement social, Tereza Campello, assure que celle-ci a baissé “systématiquement” ces douze dernières années dans son pays, malgré des chiffres récents indiquant une remontée.

Le Brésil a connu une chute “systématique, consistante et durable” de la pauvreté en 12 ans de gestion du Parti des travailleurs, a affirmé à l’AFP la ministre, interrogée par téléphone depuis Londres.

Mais selon l’Ipea (Institut de recherche économique appliquée, public), le pays a connu l’année dernière une légère remontée de la pauvreté. Selon cet organisme, la misère touchait en 2013 quelque 10,5 millions des plus de 200 millions de Brésiliens, un chiffre en hausse de 3,68% sur un an. Ces statistiques sont contestées par la ministre, mettant en cause les modes de calculs.

Au contraire, “depuis 2003, avec le président Luiz Inacio Lula da Silva, puis à partir de 2010 avec Dilma Rousseff, les Brésiliens pauvres ont eu non seulement de meilleurs revenus mais également accès à l’électricité, à l’eau, au tout-à-l’égout, à l’éducation”, se félicite-t-elle.

“Plus de 40 millions de Brésiliens ont accédé à la classe moyenne”, assure la ministre. D’après elle, “3% de la population (six millions de personnes) reste misérable du point de vue des revenus et 1,1% du point de vue de la +pauvreté multidimensionnelle+, qui tient compte d’aspects comme l’accès à l’éducation, à l’électricité, etc.”.

“Depuis 2003, la courbe de la pauvreté multidimensionnelle diminue, surtout chez les 5% de Brésiliens les plus pauvres”, qui ont notamment vu leur accès à l’eau et à l’école primaire s’améliorer plus rapidement que pour le reste de la population, affirme Mme Campello.

Contestant l’étude de l’Ipea, la ministre souligne que ses propres services utilisent “le critère de l’ONU qui considère comme pauvre la personne qui gagne moins de 1,25 dollar par jour”.

Malgré les progrès, “réduire la pauvreté et offrir des opportunités à tous reste une priorité depuis le gouvernement Lula”, affirme-t-elle. “Les Brésiliens de 6 à 14 ans vont tous à l’école” aujourd’hui dans la septième puissance économique mondiale, se félicite-t-elle.

Réunissant des représentants de 70 pays, le séminaire international sur la pauvreté de la Banque mondiale aura lieu à Brasilia les 18 et 19 novembre “car le Brésil a été pris comme modèle par la Banque mondiale pour que ses pratiques dans ce domaine aident d’autres pays”, a-t-elle conclu.