La Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT), avec un encours de dépôts dépassant les 7 milliards de dinars, maintient son leadership, devançant de loin le reste des banques, avec une part de marché de 16,6%, selon une analyse des indicateurs du secteur bancaire, élaborée par l’intermédiaire en bourse “Tunisie Valeurs”.
La banque bénéficie d’un avantage compétitif de taille par rapport aux autres banques de la place: une collecte très bon marché avec un coût de ressources le plus faible du secteur bancaire lequel est estimé de 2,3% pour 2014.
AMEN BANK continue son ascension fulgurante avec une croissance solide de 15,3% de la collecte et se classe désormais en deuxième position devant la BNA et la STB. «Un reclassement qui reste toutefois à nuancer, la course aux parts de marché la pénalise au niveau de sa rentabilité» d’après l’analyse.
A l’opposé de la BIAT, AMEN BANK enregistre le coût de ressources le plus élevé de la place qui est estimé à 4,6% pour l’année 2014.
Les dépôts du secteur bancaire ont atteint, au cours des 9 premiers mois de l’année 2014, environ 44,42 milliards de dinars, enregistrant une hausse de 4,2%.
Ce trend de croissance devrait se poursuivre au cours du 4ème et dernier trimestre de l’année 2014, historiquement «riche en collecte» pour le secteur bancaire.
Selon l’analyse, la stabilité politique et la confiance retrouvée, les déposants devraient rapidement retrouver le chemin des banques.
5,3% de croissance des crédits bancaires
L’analyse des indicateurs des crédits bancaires montre que malgré un climat des affaires morose, l’activité de crédits a enregistré une croissance de 5,3% depuis le début de l’année 2014.
Selon l’analyse effectuée sur le secteur bancaire, cette croissance doit être prise avec précaution à ce stade, en raison de l’impossibilité d’évaluation de la qualité des nouveaux crédits.
S’agissant de l’évolution des crédits, la STB (banque publique) maintient sa première place malgré les difficultés qu’elle connaît, avec un encours total de 7,45 milliards de dinars. Notons qu’en 2013, 28% des créances de la banque sont classées (2,4 milliards de dinars environ).
La BNA se classe deuxième avec un encours de 6,83 milliards de dinars, vient la BIAT avec 6,31 milliards de dinars.
Progression de 7% du PNB du secteur bancaire
Le Produit net bancaire (PNB) du secteur bancaire a enregistré, au 30 septembre 2014, une progression de 7% par rapport à la même période de l’année dernière.
Contrairement aux dernières années, la hausse du PNB a principalement émané des commissions et des revenus de placements.
En effet, l’impact de la hausse du taux minimum de rémunération de l’épargne (TRE) et la quasi stagnation du TMM ont pénalisé la marge d’intérêt du secteur. Son poids dans le PNB a, par ailleurs, diminué, passant de 58,5% à 55,9% entre septembre 2013 et septembre 2014.
L’effet est particulièrement perceptible pour la BH qui a quasiment doublé ses revenus de placements, lui permettant ainsi de compenser la baisse de l’activité d’intermédiation (-5,3%) et d’afficher une croissance de 12,5% du PNB.
C’est un sans faute pour la BIAT qui continue d’afficher le meilleur PNB de la place (349 MDT) et devrait franchir, sur l’année pleine, le pallier des 500 MDT.
Contre toute attente, l’ATB n’a pas profité de sa structure atypique en revenus de placements pour booster son PNB. Pénalisée par une baisse de 14% de la marge d’intérêt, elle n’enregistre, au 30 septembre 2014, qu’une légère hausse de 2,9% de son PNB à 128 MDT.
WMC/TAP
