Tunisie : Les conditions de la relance économique selon CONECT (2 et fin)

entrep-tunisie-2013.jpgLe président de la CONECT propose de tout miser sur l’exportation pour en faire «le deuxième moteur de la croissance». Pour cela, il faudrait selon lui «faciliter la vie des exportateurs», «faire de la diplomatie économique en permanence et pas au coup par coup». Ce qui passe par la création d’un ministère du Commerce extérieur. Donc, au bout du compte, donner une forte impulsion à l’exportation «ne nécessite pas beaucoup de moyens». «Les usines sont là. Elles peuvent travailler seize heures au loin de huit. On fera ainsi de la croissance instantanée».

Il faut créer un ministère du Commerce extérieur…

Autre condition essentielle pour la relance et l’accélération de la croissance: un régime fiscal «adéquat pour l’investissement».

Le régime actuel souffrant, rappelle Skander Sellami, président du Groupement des conseillers fiscaux de la CONECT, d’un trop grand nombre de textes, donc de complexité, de manque de transparence, d’absence de justice fiscale et d’une trop forte pression fiscale, il est nécessaire de le réformer pour combler toutes ces lacunes et de surcroît de combattre l’évasion fiscale. Pour avoir en bout de course «un régime fiscal juste et encourageant l’investissement».

Or, tous les espoirs fondés sur la réforme engagée –sous la Troïka- ont été déçus, regrette le président du Groupement des conseillers fiscaux de la CONECT. «Les lois de finances n’ont pas respecté ce qui a été convenu dans le cadre des commissions de réforme, notamment en matière de garanties et de renonciation à la politique de l’amnistie fiscale».

“Les lois de finances n’ont pas respecté ce qui a été convenu dans le cadre des commissions de réforme…”

Autre condition très importante pour l’accélération de la croissance économique, la logistique. Une question à laquelle la CONECT a, rappelle Khaled Ben Gharbia, membre du bureau exécutif et président de son antenne à Bizerte, accordé beaucoup d’importance dès sa création. Au point d’investir près de 200.000 dinars dans une étude consacrée au port de Radès présentée lors d’un séminaire organisé en avril 2012.

Critiquant en termes à peine voilés la récente déclaration du ministre du Transport, Chiheb Ben Ahmed -dans laquelle il affirmait que «la situation est en train de se stabiliser au port de Radès», ce qui revient, selon lui, à maintenir une situation difficile à supporter-, Khaled Ben Gharbia propose deux solutions aux problèmes que ce port pose aux opérateurs économiques.

Nécessité de l’octroyer de l’autonomie de gestion aux ports tunisiens, actuellement dirigés de manière hyper centralisée.

La première consiste à «permettre aux autres ports de recevoir une partie du trafic actuellement concentré à 85% au port de Radès –ce qui n’est pas normal-, et ce dans le but de mettre fin au monopole de la STAM (Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention)».

La seconde passe par l’octroi de l’autonomie de gestion à ces ports actuellement «dirigés de manière hyper centralisée».

Pour Monia Saïdi, l’Afrique est un autre facteur qui, adéquatement mis à profit, peut contribuer, et pas peu, à aider la Tunisie à atteindre le taux de croissance dont elle rêve. «Depuis 2011, notre souci permanent est de développer le courant des affaires avec l’Afrique et avons pour cela multiplié les missions et les accords de partenariat avec les organisations patronales» d’Afrique subsaharienne, souligne la trésorière de la CONECT.

La CONECT souhaite que la Tunisie accueille jusqu’à 120.000 étudiants africains….

Mme Saïdi rêve de voir augmenter fortement au cours des années à venir le nombre d’Africains venant se faire soigner -17.000 sur un total de 195.000 étrangers- et étudier -8.000 étudiants qu’il est «possible de porter à 120.000» et en conséquence tirer de ces activités beaucoup plus que les 500 millions de dinars engrangés actuellement tous les ans.