La Bourse de New York (Photo : Spencer Platt) |
[02/08/2014 08:32:44] New York (AFP) La Bourse de New York aborde les prochaines séances avec fébrilité, prête à disséquer les quelques indicateurs de la semaine à l’aune de leur influence sur la politique monétaire américaine.
Au cours des cinq dernières séances, l’indice Dow Jones Industrial Average a reculé de 2,76%, clôturant à 16.493,37 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 2,17% à 4.352,64 points
L’indice élargi Standard & Poor’s 500, le plus regardé par les investisseurs, s’est replié de 2,69% à 1.925,15 points.
La croissance économique des Etats-Unis a pourtant rebondi de façon spectaculaire au deuxième trimestre (+4%) après avoir reculé de 2,1% sur les trois premiers mois de l’année. Les bénéfices des entreprises sont globalement bien meilleurs qu’attendu.
Mais pour les investisseurs “la vraie question est de savoir quel effet ces améliorations auront sur l’inflation et par ricochet, sur la décision de la Fed de relever ou non ses taux d’intérêt plus tôt que prévu”, observe Sam Stovall de S&P Capital IQ.
La politique monétaire de la Réserve fédérale est en effet revenue sur le devant de la scène après un communiqué mentionnant pour la première fois le fait que l’inflation se rapprochait de son objectif de 2%.
Un petit vent de panique s’est emparé des courtiers, qui se sont habitués depuis 2009 aux largesses de la Fed et craignent tout resserrement de sa politique monétaire très accommodante.
Un relèvement des taux d’intérêt, proche de zéro depuis 2008, est actuellement attendu vers mi-2015.
Mais pour Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management, “avec l’embellie des données économiques et des profits des entreprises, il va bien falloir que la Fed se décide à se retirer et à laisser les taux d’intérêt se normaliser”.
Au cours des prochaines séances, les investisseurs devraient donc analyser toutes les statistiques économiques en gardant à l’esprit leur influence sur les responsables de la Fed.
L’indice ISM sur l’activité non manufacturière mardi ou le rapport hebdomadaire sur les inscriptions au chômage jeudi “donneront plus de couleur sur les tendances à l’oeuvre sur le marché du travail”, particulièrement observé par l’institution, relèvent ainsi les analystes de Deutsche Bank.
Les chiffres sur la productivité et le coût du travail au deuxième trimestre “sont importants dans le débat actuel sur la hausse des salaires” et ses conséquences sur l’inflation, ajoutent-ils.
– Russie, Portugal, Argentine –
Alors qu’approche la fin de la saison des résultats des entreprises, les investisseurs seront aussi attentifs aux publications de l’assureur AIG lundi, du groupe de jeux vidéos Activision mardi, et des sociétés de médias Time Warner, Twenty-First Century Fox et Viacom mercredi.
Les acteurs du marché se tourneront également vers l’étranger, après avoir été un peu déstabilisés par l’accumulation de facteurs extérieurs aux Etats-Unis pouvant chahuter les marchés mondiaux, comme le durcissement des sanctions économiques prononcées à l’encontre de la Russie, les déboires de l’empire financier portugais Espirito Santo et sa possible contagion à l’ensemble du pays ou le défaut de paiement de l’Argentine.
Le fait que l’indice vedette de la place financière new-yorkaise, le Dow Jones, soit revenu sous son niveau de fin 2013, effaçant au passage tous ses gains de l’année “déprime aussi un peu les investisseurs”, selon Mace Blicksilver.
“On est en plein mois d’août avec de nombreuses personnes en vacances, le calendrier des indicateurs est plutôt léger la semaine prochaine et ne comporte a priori aucun chiffre de nature à bouleverser le marché. Personne n’a envie de jouer au héros et de se ruer seul vers les actions”, estime le gérant de portefeuille.