Tunisie – Recette des finances : La logique kafkaïenne du refus des chèques!

 

refus-cheque-01.jpgOn a beau retourner la question dans tous les sens, on n’arrive que difficilement à expliquer pourquoi les recettes des finances refusent les chèques pour certaines opérations, alors qu’elles les acceptent pour d’autres!

La scène se passe tous les jours. Pour ne pas dire toutes les heures. Un citoyen se présente au guichet d’une Recette des finances. «Ah non, lui répète le caissier, vous ne pouvez pas payer par chèque». Et l’intéressé de regarder dans son portefeuille s’il possède la somme exigée. Sinon, il n’y a d’autre choix que d’aller s’alimenter au DAB du coin. Lorsqu’il ne se déplace pas à sa banque pour retirer du cash.

C’est du reste inscrit noir sur blanc dans la loi. Et impossible donc de négocier avec l’agent au guichet. Il ne peut que respecter les textes en vigueur. Quoi de plus normal, dira-t-on. Pas tout à fait. Parce que notre Recette des finances accepte les chèques pour d’autres opérations. Ainsi en est-il de l’enregistrement des contrats.

Renseignement pris, le paiement se fait en liquide lorsque l’opération est réalisée pour le compte d’un tiers: la vignette pour le ministère du Transport, le timbre fiscal du passeport pour le ministère de l’Intérieur. Alors que l’enregistrement d’un contrat, c’est pour la Recette des finances elle-même.

Evidement l’agent de la Recette des finances n’y pense même pas !

Ok! Mais depuis quand le budget de l’Etat fait-il de telles différences entre les ministères? Passons! En effet, en grattant un peu plus le vernis, on peut vous expliquer que le liquide, c’est parce qu’il y a des chèques impayés. Encore une fois, OK. Reste, comment peut-on, partant de cette vision des choses, faire la distinction entre un bon chèque et un mauvais chèque? N’accepte-t-on pas en effet des chèques pour certaines opérations alors qu’on les refuse pour d’autres?

Bien plus: as-t-on pensé aux risques encourus par un citoyen venu, par exemple, payer une vignette automobile? N’y a-t-il pas des vignettes à 1.300 et à 1.950 dinars? N’y a-t-il pas un risque qu’un citoyen se promenant avec pareille somme soit braqué ou volé sur son chemin? Evidement l’agent de la Recette des finances ne pense même pas à cette éventualité!

Autre question: la Recette des finances n’est-elle pas placée sous la tutelle du ministère des Finances? Ce même ministère des Finances n’a-t-il pas droit de regard sur les banques? Lesquelles banques ont fait des chèques un moyen de paiement à vue. Ne cherchez pas plus loin. Ne vous étonnez pas un jour de voir un jour le ministère du Transport, par exemple, ne pas reconnaître le permis de conduite.

Kafkaïen!