ère, Arnaud Lagardère, donne une conférence de presse à Paris, le 12 mars 2014 (Photo : Eric Piermont) |
[13/03/2014 07:27:20] Paris (AFP) Le groupe Lagardère, qui poursuit son recentrage sur les médias, a affiché mercredi des ambitions de rentabilité modestes à l’issue d’une année 2013 marquée par d’importantes cessions.
Le groupe dirigé par Arnaud Lagardère, également présent dans les services et les événements sportifs, a annoncé viser cette année un résultat opérationnel courant de la branche média (Résop media) au moins stable ou dont la hausse pourrait aller jusqu’à 5%.
Cet indicateur de la rentabilité du coeur de métier du groupe, très suivi par le marché, a progressé en 2013 de 5,9% à taux de change constant et de 4% à taux de change courant.
“Ca été une année chargée en termes d’opérations, nous avons mis en oeuvre la cession d’un certain nombre de participations minoritaires et le redéploiement du capital dégagé vers des activités de plus forte croissance, notamment le travel retail et le numérique”, a déclaré le directeur financier du groupe Dominique d’Hinnin, lors d’une conférence destinée aux investisseurs.
Lagardère a dégagé un bénéfice net de 1,3 milliard d’euros en 2013, après 89 millions l’année précédente, gonflé par la plus-value de la cession de sa part dans Airbus.
Mais si l’on exclut les éléments exceptionnels, le bénéfice net ajusté ressort en baisse de 20% à 172 millions d’euros, essentiellement à cause d’une “charge d’impôt plus élevée”.
Le groupe a cédé l’an dernier sa part de 7,4% dans le géant européen d’aéronautique et de défense EADS (aujourd’hui Airbus Group) pour 2,3 milliards d’euros, ses 20% de Canal+ France pour 1 milliard et une part de 25% d’Amaury pour 91 millions d’euros. Les plus-values de cessions se montent au total à 1,671 milliard.
Lagardère a annoncé en octobre qu’il cherchait des repreneurs pour 10 des titres de son portefeuille de magazines et a aussi lancé un processus de cession de sa filiale LS distribution.
érence de presse à Paris, le 12 mars 2014 (Photo : Eric Piermont) |
Le groupe a prévu dans ses comptes 2013 122 millions de charges de restructuration, dont 91 millions pour Lagardère Active.
Pour l’année à venir, “l’idée est de se concentrer plus sur la croissance organique que la croissance externe”, a indiqué M. d’Hinnin, même si le groupe garde quelque 500 millions en réserves pour d’éventuelles acquisitions.
– La marotte du sport toujours dans le rouge –
La branche édition du groupe (Lagardère Publishing) voit une stabilité de son résultat opérationnel courant à 372 millions d’euros. Elle bénéficie de la bonne santé de la littérature générale — avec des succès notamment comme les livres de Dan Brown ou le dernier album d’Astérix en France — et des fascicules mais souffre d’effets de change négatifs.
Lagardère Services enregistre un Résop en légère baisse à 96 millions d’euros. Le travel retail (distribution dans les gares et aéroports) progresse mais cette division subit le contrecoup des difficultés de la distribution de presse.
Le pôle presse Lagardère Active voit son Résop se maintenir stable à 64 millions d’euros, grâce à de bonnes performances de la radio et de la production télévisée tandis que la presse magazine est à la peine.
La diffusion a reculé l’an dernier de 5%, essentiellement à cause de la baisse de la vente au numéro, tandis que les abonnements sont quasi stables.
Le groupe a notamment vu ses recettes publicitaires globales reculer de 6,6% l’an passé et prévoit une tendance similaire pour 2014.
Au total, les activités liées aux produits imprimés représentent pour la première fois moins de la moitié de son chiffre d?affaires (49%), alors que Lagardère investit fortement dans le numérique.
La division Lagardère Unlimited (évènements sportifs), marotte d’Arnaud Lagardère, est toujours dans le rouge. Elle a dégagé un Résop négatif de 11 millions d’euros l’an dernier et le groupe espère qu’elle sera à l’équilibre à l’issue de l’année en cours.
Lagardère va proposer un dividende ordinaire stable à 1,3 euro par action assorti d’un dividende exceptionnel de 6 euros suite à la cession de la participation du groupe dans Canal+ France.
Fin 2013, Lagardère affichait une trésorerie nette de 361 millions d’euros, pour une dette de 1,7 milliards.