Wall Street cherche son salut dans l’économie américaine

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Le panneau Wall Street devant la Bourse de New York (Photo : Michael Nagle)

[01/02/2014 09:46:45] New York (AFP) Après un mois de janvier éprouvant, la Bourse de New York espère trouver dans le marché de l’emploi américain un pare-feu efficace pour se protéger des turbulences des marchés émergents et de l’anxiété croissante des investisseurs.

Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette de la Bourse de New York, a cédé 1,14%, à 15.698,85 points, achevant le mois de janvier sur une perte de 5,30%, la plus forte en pourcentage pour ce mois-là depuis 2009.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 0,59% à 4.103,88 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a, quant à lui, reculé de 0,43% sur la semaine à 1.782,59 points. Il s’agit de son pire mois de janvier (-3,31%) depuis 2010.

La chute des grands indices boursiers en début d’une année que beaucoup avaient espéré aussi brillante que l’année 2013 à Wall Street, a réveillé chez les investisseurs la crainte d’un “syndrome de janvier”.

“Tout le monde n’a que cela à la bouche. Car quand le mois de janvier est en hausse, historiquement, les chances que l’année termine dans le vert sont de 82%” et Wall Street craint qu’une chute initiale annonce une année de pertes pour le marché des actions, a noté Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.

En 2010, dernière exemple à Wall Street d’un mois de janvier dans le rouge, le marché des actions est toutefois parvenu à se relever après un mauvais départ, a relevé Fred Dickson, de DA Davidson.

Que les premières semaines de l’année soient interprétées comme une correction nécessaire dans un marché haussier ou comme un signe annonciateur d’une place vouée au recul, l’économie américaine apparaissait à tous comme la clef de la santé du marché dans un environnement mondial incertain.

“Globalement, le contexte économique reste porteur aux Etats-Unis (…) et l’orientation des résultats d’entreprises était globalement positive” même si les perspectives dessinées par les grands noms de la cote “n’ont pas réussi à calmer” les angoisses des investisseurs, explique Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis.

Bonnes nouvelles macro-économiques

Dès lors, alors que la saison des résultats touche presque à sa fin aux Etats-Unis, “s’opère une forme de rotation vers les nouvelles macroéconomiques”, note M. Lefeuvre.

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é boursier orienté à la hausse (Photo : Spencer Platt)

Après l’annonce rassurante d’une croissance robuste au dernier trimestre 2013, à 3,2%, deux chiffres seront particulièrement scrutés la semaine prochaine: l’activité des industries manufacturières en janvier aux Etats-Unis et surtout les chiffres des créations d’emplois et du chômage dans le pays le même mois.

Sur l’emploi, deux questions se poseront, selon M. Lefeuvre: “Va-t-on vers une confirmation du ralentissement entamé en fin d’année sur le marché du travail? Est-ce que le taux du chômage évoluera en fonction de l’évolution des créations d’emplois ou du taux de participation” de la population active?

De la solidité des ces chiffres dépendra la capacité de la place new-yorkaise à supporter les bourrasques faisant trembler les places financières asiatiques et européennes en provenance des marchés émergents, selon les analystes.

Car les risques posés par la déstabilisation des marchés émergents sont réels et ne doivent pas être sous-estimés, avertit Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors. “Les turbulences observées en Argentine, en Turquie ou (…) au Brésil sont dangereuses pour le commerce mondial, les flux de capitaux, les prix des matières premières, et peuvent affecter tout le monde”, selon lui.

Comme l’Afrique du Sud et la Russie, ces pays ont été frappés de plein fouet par un mouvement de désaffection des capitaux, précipitant une chute de leurs devises, après la décision par la Réserve fédérale américaine (Fed) de resserrer un peu plus sa politique monétaire, car les investisseurs se sont tournés vers des actifs jugés plus sûrs, comme les obligations de long-terme américaines.

Du côté des entreprises, les investisseurs jetteront un oeil sur les résultats des sociétés des secteurs des médias et du divertissement, avec Time Warner et Walt Disney mercredi, 21st Century Fox et News Corp jeudi. Après la performance applaudie de Facebook cette semaine, ils se pencheront mercredi avec intérêt sur les premiers résultats de Twitter depuis son entrée en Bourse en novembre.