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| à la Bourse de New York le 6 décembre 2013 (Photo : Spencer Platt) |
[14/12/2013 14:48:19] New York (AFP) Cherchant à éviter tout faux pas après des gains exceptionnels cette année, Wall Street tendra l’oreille la semaine prochaine aux propos de Ben Bernanke, patron de la banque centrale américaine (Fed), qui doit décider ou non de ralentir ses mesures de relance.
Le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette de la Bourse de New York réunissant 30 valeurs jugées représentatives, a reculé de 1,65% au cours des cinq dernières séances à 15.755,36 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 1,52% pour s’établir à 4.000,97 points.
L’indice élargi Standard & Poor’s 500 a également cédé 1,65% pour finir la semaine à 1.775,32 points.
“Le marché va marcher sur la pointe des pieds au moment de la dernière réunion du FOMC (le comité de politique monétaire de la Fed, NDLR)” mardi et mercredi, commentent les analystes de la banque Nomura. Ceux-ci jugent “possible” qu’un début de réduction des aides de l’institution soit annoncé par Ben Bernanke lors de la conférence de presse qui suivra l’événement, théoriquement sa dernière en tant que patron de l’institution.
Aucun point presse n’est en effet prévu pour l’instant à la prochaine réunion en janvier, où il occupera ses fonctions pour la dernière fois.
Les investisseurs espèrent pourtant que la Fed leur “fera comme cadeau (de Noël) de laisser son programme de rachats d’actifs intact”, note Michael Gapen, de Barclays.
Comme il le souligne, le marché a déjà reçu “un cadeau en avance”: l’accord budgétaire trouvé à Washington et qui pourrait, s’il est adopté et traduit en loi de finances avant la date butoir du 15 janvier, éviter une nouvelle paralysie de l’Etat fédéral début 2014.
Ces “progrès sur le front budgétaire”, couplés à une amélioration de l’emploi américain, pourraient encourager la Fed à agir, estime-t-on à Nomura.
“Cependant, l’accord n’élimine pas entièrement l’incertitude car il ne prévoit pas de hausse du plafond de la dette après le 7 février”, tempère Michael Gapen en référence à l’échéance obtenue lors du dernier compromis en octobre.
Le doute continuant de planer, “les données de la semaine prochaine seront lues à la lumière de la politique de la Fed”, affirme Paul Edelstein, de IHS Global Insight.
Réaction “gentiment négative”
Selon le spécialiste, les chiffres les plus surveillés seront ceux sur l’inflation. L’indice des prix à la consommation en novembre sera publié mardi, au premier jour de la réunion de la Fed. Or celle-ci s’est notamment fixé comme objectif une inflation autour de 2% sur un an, niveau censé refléter une croissance équilibrée.
Mais le mois dernier, les prix à la consommation étaient ressortis en hausse de seulement 1% en glissement annuel, soit la plus faible progression depuis octobre 2009, en pleine récession.
En revanche, “la retombée surprise du taux de chômage (l’autre grand critère de la Fed, ndlr) à un plus bas en cinq ans, à 7%, le mois dernier, a augmenté les chances” d’un durcissement monétaire, estime Chris Williamson, économiste à Markit.com.
Par ailleurs, les marchés devraient s’attarder, selon M. Edelstein, sur les mises en chantier dans l’immobilier pour les mois de septembre, octobre et novembre, les chiffres du département du Commerce ayant été décalés en raison de la fermeture du gouvernement. Il s’agit en effet d’un “secteur critique” puisque c’est celui qui avait plongé les Etats-Unis dans la crise en 2007, précise-t-il.
Autre donnée de premier plan, la production industrielle des Etats-Unis au mois de novembre sera publiée lundi.
Avec celles de l’Europe et de la Chine également à l’agenda économique, cela devrait “guider l’humeur des marchés”, selon M. Williamson, en donnant la température de l’économie mondiale.
Mais au final, “les marchés s’attendent à un resserrement (monétaire), et la réaction devrait être gentiment négative” si ce scénario se matérialise, estime Paul Edelstein. Les prises de bénéfices prévalent également à l’approche des vacances de Noël, qui devraient voir des “volumes assez bas”, ajoute l’analyste.
Signe du flou monétaire ambiant, les taux d’intérêt ont hésité à emprunter un chemin balisé cette semaine: le rendement du bon du Trésor à 10 ans a augmenté tandis que celui à 30 ans a baissé.



