à Paris le 20 octobre 2006 (Photo : Bertrand Guay) |
[04/10/2013 15:06:12] Paris (AFP) Le psychanalyste et psychiatre Serge Tisseron a présenté vendredi le site apprivoiserlesecrans.com pour aider enfants et parents à anticiper l’adoption au fil des âges des outils numériques.
Le site, lancé avec le secrétariat général de l’Enseignement catholique, met en exergue la règle des “3-6-9-12” conseillée par M. Tisseron: “Pas de télé avant 3 ans, pas de console de jeu vidéo personnelle avant 6 ans, internet après 9 ans et les réseaux sociaux après 12 ans.”
Quel que soit l’âge, il prône de “limiter les écrans, choisir les programmes, inviter l’enfant à parler de ce qu’il a vu ou fait et encourager ses créations”.
“Les écrans sont pour les jeunes une formidable opportunité d’inventer un monde différent”, ils peuvent créer “leurs propres espaces numériques, grâce aux appareils photo, à la possibilité de faire des films avec le téléphone mobile, voire de fabriquer de petits jeux vidéo avec des briques informatiques”, relève-t-il.
Ce site, accompagné d’une campagne d’affichage, constitue un “relais” après la publication en janvier d’un rapport de l’Académie des sciences, coécrit par M. Tisseron.
Il ne s’agit pas de “donner des âges au-dessous desquels il ne faudrait pas confronter les enfants aux dangers des écrans, mais d’inviter les parents à anticiper avec leur enfant les écrans nouveaux dont ils disposeront et créer de nouveaux rituels correspondant aux grands âges de la scolarité: 3, l’entrée en maternelle, 6, l’entrée en CP, 9, l’âge où l’enfant sait à peu près lire et écrire et 12, l’âge où il a trouvé ses repères au collège”.
“Plutôt que d’acheter un portable à son enfant à onze ans, il est préférable de lui expliquer à sept-huit ans qu’il en aura un à onze ans et pourquoi” indique-t-il, estimant que “beaucoup de parents dramatisent excessivement l’enjeu des écrans à l’adolescence et sous-estiment le danger des écrans chez le jeune enfant”.
“Les adolescents d’aujourd’hui ont acquis beaucoup de compétences numériques, mais souvent en le payant très cher: des confidences trop intimes sur internet, des images qui vont y rester éternellement alors que ça pourra nuire à la recherche d’un emploi, des enfants confrontés à des images hyper sexuelles ou hyper violences beaucoup trop tôt”, dénonce-t-il.
Le site présente aussi le “jeu des trois figures” destiné à prévenir les attitudes violentes dès la maternelle en jouant sur l’empathie, le festival “infilmement petit”, qui valorise les nouveaux modes d’écriture vidéo des collégiens et lycéens, ou encore les “serious games” (jeux sérieux).