TIC, tourisme et industrie, axes de développement du partenariat tuniso-français

Par : TAP

tourisme_06072013.jpg«La
Tunisie offre un potentiel de croissance et de développement assez important,
notamment dans le tourisme et les services, ainsi que dans les secteurs
industriels et du numérique», a indiqué Eric Hayat, co-président du conseil des
chefs d’entreprise France-Tunisie, au Forum économique tenu vendredi entre le
MEDEF et l’UTICA.

Pour sa part, le ministre des Technologies de l’information et de la
communication, Mongi Marzoug, a évoqué les opportunités qu’offre la Tunisie dans
le domaine des TIC, et de ce fait la déclaration d’intention conjointe entre les
gouvernements français et tunisien sur la constitution d’une «alliance
franco-tunisienne pour le numérique».

M. Marzoug précisera que cette alliance numérique va renforcer les nouvelles
formes de partenariat, désignées par le terme «co-localisation», qui permettrait
sur une base équitable et efficace, de développer ensemble des marchés solvables
dans le domaine du numérique. Cette alliance sera tournée principalement, vers
les marchés d’intérêt commun dans le domaine du numérique, en l’occurrence le
Moyen-Orient arabophone et l’Afrique subsaharienne francophone.

Tunisie, un hub du numérique…

Il a annoncé le lancement de la nouvelle stratégie «Tunisie Numérique» qui
comportera, entre autres, un programme baptisé «Smart Tunisia», destiné à offrir
un mécanisme favorable à la concrétisation des alliances numériques entre
entreprises françaises et tunisiennes.

En effet, «Smart Tunisia», doté d’un budget de l’ordre de 1,4 milliard de dinars
sur 5 ans, vise à faire de la Tunisie un hub du numérique, en faisant bénéficier
les entreprises désireuses de travailler dans le pays, dans le cadre de la co-localisation
par exemple, d’un certain nombre d’avantages importants pour le développement de
leurs activités.

Adopter des positionnements de niches…

De son côté, Kais Sellami, membre du bureau exécutif de l’UTICA, a mis l’accent
sur la nécessité d’investir dans le numérique, secteur clé de la modernisation
du pays, qui représente 7% de son PIB. Il a ajouté que les relations tuniso-françaises
devraient évoluer vers un partenariat dans le domaine des TIC, permettant
d’accéder ensemble à des marchés régionaux tels que l’Algérie, la Libye,
l’Afrique subsaharienne…

Alexandre Zapolsky, PDG de LINAGORA, société d’édition et de services en open
source, a relevé que l’investissement dans le secteur de numérique est la clé de
la transformation et de la modernisation, y compris dans d’autres secteurs. La
Tunisie ne réussira dans ce domaine que si elle adopte des positionnements de
niches à travers la recherche des nouveaux segments de croissance dans la
téléphonie mobile et l’open source.

Préoccupations du marché français…

S’agissant des potentialités de la Tunisie dans le domaine touristique, le
ministre du Tourisme, Jamel Gamra, a indiqué dans son intervention que les
indicateurs réalisés jusqu’ici par le tourisme tunisien incitent à l’optimisme,
tout en précisant, “nous restons toutefois réalistes et pragmatiques”.

Le marché français est précisément, a-t-il avancé, “une source d’inquiétude pour
nous, pour les professionnels tunisiens et pour leurs homologues français. Les
baisses des flux touristiques français en direction de la Tunisie continuent à
nous préoccuper et nous inciter à réfléchir sur les raisons de ces baisses. Dans
tous les cas, elles renseignent sur un probable déficit d’image et de
communication de la Tunisie auprès des français.”

La réflexion qui a animé ce forum, a-t-il dit, “retiendra notre attention en vue
d’apporter les réajustements nécessaires dans notre politique de marketing et de
promotion, afin de restaurer la confiance de nos amis Français”.

Le ministre a enfin, exprimé la volonté de “faire du tourisme une activité
pérenne et de la Tunisie, une destination attrayante et accueillante”.

Evoquant l’image touristique de la Tunisie, le directeur du magazine “Tourisme
info”, Afif Kchouk a souligné que pour relancer la destination Tunisie, qui
présente une mauvaise image auprès du consommateur français, en raison de la
situation sécuritaire et de certaines émissions télévisées, il faut développer
une bonne communication. Suite à la révolution tunisienne, a-t-il expliqué, le
secteur a souffert de problèmes financiers ayant influé sur les services
hôteliers et la diversification de l’offre.


Développer le tourisme d’affaires…

De son côté, Jean-Jacques Dessors, directeur général du groupe Accor pour
l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Océan indien et les Caraïbes, a souligné la
nécessité de diversifier le secteur touristique, essentiellement connu par le
tourisme balnéaire, en impulsant, entre autres le tourisme d’affaires. Il a
également recommandé d’assurer un partenariat public/privé dans ce secteur.

Dans son intervention, Sylvia Pinel, ministre française de l’Artisanat, du
Commerce et du Tourisme, a indiqué que pour relancer la destination tunisienne,
il faut améliorer l’offre et les moyens de communication et diversifier le
secteur touristique à travers le développement du tourisme culturel.

Pour ce qui est des atouts industriels de la Tunisie, le ministre de
l’Industrie, Mehdi Jomaa, a souligné la volonté de lancer des grands projets
structurants pour développer l’industrie nationale. Il a affirmé que la Tunisie
cible l’amélioration du climat d’affaires et le renforcement de son
attractivité, pour répondre aux exigences des investisseurs étrangers.

Pour ce qui est de valorisation de filières agroalimentaires,le vice-président
de la Fédération de l’agroalimentaire (UTICA) a souligné que plusieurs défis
sont à relever dans ce secteur, qui représente 3,7% du PIB national, dont
essentiellement la sécurité de l’approvisionnement agricole et l’amélioration de
l’exigence sanitaire.

Pour dynamiser les partenariats industriels entre la Tunisie et la France,
Hichem Elloumi, vice-président de l’UTICA, estime nécessaire d’investir dans le
secteur des industries électriques et mécaniques (IME), étant donné que la
moitié des exportations tunisiennes proviennent de ce secteur.

Enfin, la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a invité tous
les entrepreneurs français à venir investir en Tunisie. Cependant, ces propos
risquent de déplaire à son homologue en charge du Redressement productif.