Tunisie : Faut-il regretter le rejet du projet d’exploitation du gaz de schiste?

Par : TAP

Le rejet du projet visant l’exploitation du gaz de schiste «est un coup douloureux pour la Tunisie, causé par la politisation d’un dossier purement technique, scientifique et économique», a affirmé Imed Darouiche, ingénieur en géophysique appliquée et directeur général de la Société pétrolière «PETROFAC».

Pourtant, ce projet d’exploitation du gaz de schiste est à même d’offrir de grandes opportunités énergétiques pour la Tunisie, estime M. Darouiche, précisant que la marge de risque causée par cette exploitation «est très faible» contrairement au discours véhiculé par les cercles politiques et les médias sur ce sujet.

L’expert a rappelé que 37 mille puits de prospection et d’exploitation de gaz de schiste ont été creusés aux Etats-Unis, un pays très regardant sur la sécurité de l’environnement, selon ses dires. Et d’ajouter que sur ces 37 mille puits, 4 seulement ont enregistré des fuites de gaz à cause d’erreurs techniques.

Intervenant dans le cadre du salon international des services pétroliers et de l’énergie «PETROSERV» qui se tient du 22 au 25 mai 2013 à Sfax, il a souligné que les études scientifiques s’orientent de plus en plus vers la recherche de techniques alternatives à la fracture des roches, ce qui réduira le risque.

M. Darouiche a par ailleurs évoqué les grandes opportunités non exploitées en Tunisie dans le secteur gazier, estimant qu’un nombre de champs gaziers sont sous exploités, car les petites entreprises pétrolières et la société tunisienne des activités pétrolières (ETAP) qui les exploitent, n’ont pas les capacités technologiques et financières nécessaires.

M. Darouiche a souligné que la Tunisie a réagi favorablement aux offres de grandes entreprises pétrolières désirant conclure des partenariats pour l’exploitation de ces puits, ce qui ne manquera pas, a-t-il indiqué, de réduire la précarité de la situation dans laquelle se trouve le secteur gazier déjà affecté. <

En effet, précise encore le responsable, à chaque fois que le pipeline qui traverse le territoire tunisien (reliant l’Algérie à l’Italie) s’arrête pour une cause ou une autre, la Tunisie ne reçoit pas la redevance de transit. Il y a lieu de rappeler qu’un nombre de partis politiques, d’organisations et des composantes de la société civile ont fait front, au cours des derniers mois, contre le projet après une demande présentée par la société Shell pour l’extraction de ce gaz.

Selon une étude réalisée par la direction américaine de l’énergie, «les réserves de la Tunisie en gaz de schiste sont estimées à environ 500 milliards de mètres cubes pouvant être exploités pendant 80 ans». Selon la même source, l’extraction du gaz de schiste «pourra employer un nombre important de main d’œuvre et créera une dynamique économique».

WMC TAP