Des experts débattent à Tunis des catastrophes naturelles et industrielles

Par : TAP

inondations-catastrophe-2013.jpgLe problème des calamités naturelles et industrielles, la gestion des crises, les plans de prévention des risques, de même que la réactivité et la conduite à suivre en cas de catastrophe sont les principaux pôles d’intérêt du premier symposium national sur le thème: “Vers la mise en place d’un plan national de maîtrise des risques et de gestion des catastrophes”.

La rencontre, qui s’est tenue mercredi 15 mai à Dar Dhiafa à Carthage, a été présidée par le président de la République, avec la participation d’un aréopage de personnalités politiques et de la société civile et d’un certain nombre d’experts et de chercheurs.

Dans son allocution d’ouverture des travaux, Mohamed Moncef Marzouki a mis en garde contre la fréquence croissante des calamités naturelles et industrielles qui, dit-il, sont devenues une source de préoccupation du monde au vu de leur impact considérable sur tous les domaines de la vie humaine. Il a appelé à faire montre d’anticipation et à planifier des plans et approches à même de limiter les effets des catastrophes de quelque genre que ce soit.

Pour Marzouki, les catastrophes doivent être considérées comme une affaire politique, compte tenu du rôle qui revient à l’Etat en matière de protection de la société contre tous les risques, y compris ceux liés aux catastrophes naturelles. Il a également souligné la nécessité de prendre conscience de la gravité de ce fléau, dans le cadre global du dispositif de protection du pays qui ne doit pas, selon lui, se limiter à la sécurisation des frontières et à la sécurité nationale. Prévenir les calamités et s’y préparer pour mieux y faire face le moment venu doivent faire partie intégrante de ce dispositif, a-t-il plaidé.

Par ailleurs, dans une communication sur le thème “L’approche internationale de maîtrise des risques et de gestion des catastrophes”, le coordinateur résident de l’ONU à Tunis, Zoubeir Morched, a mis en évidence l’impératif d’identifier des approches à même d’encadrer la gestion des calamités et des risques. Il a imputé la fréquence de plus en plus marquée des catastrophes au boom démographique et les changements climatique avec leur corollaire constitué d’inondations, de sècheresse, de cyclones, de désrtification, de séismes et d’élévation du niveau des mers, autant de facteurs dommageables aux sociétés et à la vie humaine.

Pour lui, la succession de catastrophes s’explique également par l’expansion vertigineuse des zones urbaines qui abritent 60% de la population, estimant que dans une quinzaine d’année, ce taux sera porté à 80% ce qui, dit-il, commande de mettre davantage l’accent sur la prévention et de se tenir constamment prêt à faire face aux catastrophes naturelles et industrielles et, partant, économiques, sociales et politiques.

S’agissant de la stratégie nationale de maîtrise des risques et de gestion des catastrophes, l’universitaire Mounir Bouabid a souligné que cette stratégie est destinée prioritairement à identifier les risques et les menaces naturelles latentes par la mise en place d’un plan d’anticipation et de prévention afin d’y faire front, outre la réduction de l’impact des facteurs porteurs de risques ou de fragilisation, au moyen de la promotion du développement durable et des infrastructures, mais aussi à travers l’adoption de mécanismes et systèmes d’indemnisation et de reconstruction en cas de catastrophes.

Il a préconisé, à ce propos, la création d’un conseil supérieur qui serait en charge de définir les contours de la politique de l’Etat en matière de lutte contre les catastrophes, en en confiant l’exécution à une instance nationale spécialement chargée de la gestion des risques et de la maîtrise de leur impact, en coordination avec les organismes publics concernés et les cellules de crise techniques et sectorielles devant être instituées dans chaque ministère censé intervenir en cas de catastrophe.

L’accent sera mis en particulier, au cours de ce symposium, sur un certain nombre de thèmes en rapport avec la nature des catastrophes, les stratégies innovantes à mettre en place en temps de crise, le renforcement du système d’alerte précoce, les plans de gestion des catastrophes, la reconstruction et la diffusion de la culture de gestion de crises.

WMC/TAP