Des experts de l’agence Moody’s en Tunisie pour une mission d’évaluation des risques d’investissement

Par : TAP

Des experts de l’agence américaine de notation Moody’s effectuent actuellement une visite en Tunisie, dans le cadre d’une mission d’évaluation des risques d’investissement dans le pays. C’est le ministère des Finances qui l’a affirmé dans un communiqué rendu public samedi dernier.

Déjà, dès vendredi dernier, lesdits experts ont eu un premier entretien avec le ministre des Finances, Elyes Fakhfakh, ayant porté sur l’exécution des projets programmés dans le cadre du budget 2012, de l’état d’avancement des projets prévus par le budget 2013, outre l’équilibre des finances publiques et l’endettement prévu au cours de 2013.

Ensuite, ils ont demandé des éclaircissements sur la stratégie qui sera adoptée par l’Etat en matière de subvention et sur la situation des entreprises publiques dont les banques qui font face à des difficultés.

Rappelons que Moody’s avait baissé, le 28 février 2013, d’un cran la note souveraine de la Tunisie (celle de la dette publique), de “Baa3” à “Ba1”, plaçant le pays dans la catégorie spéculative. L’agence de notation n’a pas exclu une autre baisse en raison de la crise politique que traverse le pays, ainsi que la situation des paiements extérieurs.

Cependant, au cours de l’entretien, M. Fakhfakh a précisé que le consensus est un choix essentiel pour la mise en place des fondements d’un régime démocratique. «En dépit des difficultés qui risquent de ralentir le processus de transition démocratique, le consensus reste le garant de la réussite et de la pérennité de cette expérience sur le long terme».

Le ministre a, par ailleurs, présenté les principaux indicateurs de la finance publique pour l’exercice 2013 (ressources et dépenses), soulignant que le financement du budget se déroule de manière normale et repose sur les ressources fiscales, les prêts, les dons programmés, outre les ressources provenant des opérations de cession de certaines entreprises confisquées.

Le financement du budget via l’émission de Sukuks islamiques, connaîtra du retard à causse de la lenteur de publication des textes réglementaires, a indiqué le ministre. Sur un autre plan, M.Fakhfakh a affirmé que la Tunisie pourrait recourir au prêt de confirmation à titre de précaution (dont l’accord de principe a été signé récemment avec le FMI) afin de combler la baisse des ressources due au retard de la publication des sukuks.

S’agissant de la recapitalisation des banques publiques qui font face à des difficultés, le ministre a fait remarquer que l’opération d’audit des trois banques publiques démarrera, incessamment. L’opération d’audit concernera également deux des principales entreprises publiques, à savoir la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) et la Société Tunisienne des Industries de Raffinage (STIR). «L’audit permettra l’évaluation de la situation de ces entreprises et la mise en place d’une stratégie favorisant leurs développement», a t-il précisé. Le ministre a, en outre, présenté les grandes lignes du programme de réforme fiscale, dont les travaux ont commencé au début de cette année, soulignant que les travaux des commissions chargées de choisir la stratégie qui sera adoptée, débuteront au cours de ce mois.

WMC/TAP