La gestion de fortune redonne le sourire à UBS

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à Lausanne (Photo : Fabrice Coffrini)

[30/04/2013 11:06:49] ZURICH (AFP) La banque suisse UBS a connu un solide premier trimestre, grâce à son activité historique, la gestion de fortune, qui lui a permis d’enregistrer d’importants afflux d’argent frais.

Sur les trois premiers mois de l’année, le bénéfice net s’est établi à 988 millions de francs suisses (804 millions d’euros), soit un recul de 4,5% sur un a, a annoncé mardi l’établissement financier dans un communiqué.

Ce chiffre est nettement supérieur aux attentes des analystes interrogés par l’agence AWP qui l’attendaient en moyenne à 510 millions de francs suisses.

Il marque également un vif rebond par rapport au précédent trimestre, le premier établissement financier suisse ayant alors accusé une perte de 1,9 milliard de francs suisses sur cette période.

A 09H31 GMT le titre bondit de 5,67% à 16,60 francs suisses, alors que l’indice SMI des valeurs vedettes de la place suisse, qui gagne 0,16%.

Cette solide performance est due, selon UBS, à la bonne tenue de son activité de gestion de fortune, qui a dégagé un bénéfice avant impôt de 664 millions de francs suisses grâce à une forte augmentation des entrées d’argent frais.

Au premier trimestre, les afflux de capitaux se sont montés à 15 milliards de francs suisses, soit le plus haut niveau depuis la crise financière de 2007, a souligné la banque dans un communiqué. C’est pratiquement trois plus que ce qu’attendaient les investisseurs.

En Amérique, ses activités de gestion de fortune ont également dégagé un bénéfice avant impôt de 251 millions de dollars, les entrées d’argent nouveau y totalisant 9,2 milliards de dollars.

Le total de l’afflux d’argent frais des activités de gestion de fortune du groupe bancaire s’élève à 24 milliards de francs suisses.

L’activité de banque d’investissement n’est pas en reste. Elle a dégagé un bénéfice avant impôt de 977 millions de francs suisses, contre une perte de 243 millions au quatrième trimestre, notamment grâce au rebond des marchés financiers qui a stimulé ses activités de courtage.

En pleine restructuration, cette division a été secouée par de nombreux scandales, comme la manipulation du taux interbancaire Libor pour lequel la banque s’était vu infliger une amende de 1,4 milliard de francs suisses (1,1 milliard d’euros).

UBS, qui avait annoncé en octobre un vaste plan de compression des effectifs, a précisé que les coûts dans la banque d’investissement avaient été réduits de 2% durant le premier trimestre.

La banque, qui s’est fixée pour objectif de couper 10.000 postes d’ici 2015, a supprimé 846 emplois à l’échelle du groupe sur les trois premiers mois de l’année.

“Même s’il est prématuré de crier victoire, nous avons prouvé que notre modèle économique fonctionne dans la pratique”, a déclaré Sergio Ermotti, son directeur général, cité dans le communiqué.

Les analystes ont salué ces résultats qualifiés, estimant qu’ils confirmaient que les projets de réorientation des activités de la banque étaient en bonne voie.

“Ces résultats du premier trimestre 2013 sont la preuve de la confiance accrue des client dans la nouvelle stratégie d’UBS”, a commenté Teresa Nielsen, analyste auprès de la banque Vontobel, dans une note de recherche.

UBS s’est toutefois montré prudent sur les perspectives, soulignant notamment que l’absence d’amélioration durable et crédible de la situation de la crise de la dette dans la zone euro ainsi que les problèmes du système bancaire pourraient continuer d’éroder la confiance des clients et influer fortement le niveau d’activité au deuxième trimestre.

La banque a par ailleurs mis en lumière ses progrès en matière de fonds propres selon Bâle III, qui se sont établis à 10,1% à la fin du premier trimestre, soulignant qu’elle dépasse ainsi avec six ans d’avance les exigences fixées par le régulateur.

La semaine dernière, Credit Suisse, la rivale d’UBS, avait également favorablement surpris les analystes lors de la publication de ses résultats. La banque avait notamment fait état d’une réduction de ses coûts de 13% au premier trimestre.