Prix du lait : un “vrai risque pour l’avenir” selon les coopératives

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ères (Photo : Philippe Merle)

[18/04/2013 15:30:57] PARIS (AFP) La fédération des coopératives laitières a dénoncé jeudi l’absence de progrès sur le prix du lait payé aux producteurs jugeant que ce blocage risquait d’entraver l’avenir de la filière.

“Ce qu’on dénonce, c’est de ne pouvoir appliquer des tarifs de lait qui reflètent la dynamique des marchés” a martelé Dominique Chargé, président de la fédération nationale des coopératives laitières (Fncl, 55% de la collecte de lait en France), affirmant qu'”il ne s’est rien passé” depuis la table ronde interprofessionnelle le 8 avril au ministère de l’Agriculture.

“Le risque c’est de ne plus pouvoir couvrir le prix du lait” dont les coûts de production ont fortement augmenté (alimentation animale, énergie) l’an passé, et que “les entreprises, qui n’investiront pas dans l’innovation, la recherche et le développement, se retrouvent incapables de répondre aux opportunités des nouveaux marchés et d’assurer leur restructuration”, a-t-il prévenu.

Le ministre Stéphane “Le Foll a nommé un médiateur mais il n’y a aucun résultat à ce stade” a accusé M. Chargé devant la presse.

La FNCL consent des avances de trésorerie aux plus mal en point et dénonce la toute-puissance des distributeurs: “ce qu’on demande c’est que les fournisseurs puissent appliquer leurs tarifs; que l’ensemble de la négociation soit rédigé en contrats uniques et vérifiables”.

“Quand les prix du lait ont baissé en 2009, la grande distribution a conservé les même marges: l’amortissement de la volatilité s’opère sur les producteurs et l’industrie” .

“Certains secteurs de transformation ont travaillé à perte en 2012”, a encore affirmé le président de la fédération, rappelant que “chaque emploi perdu dans la production de lait est associé à sept emplois dans la chaîne de production”.

Pour lui, la demande des producteurs d’une revalorisation du prix du lait est “justifiée” mais il approuvera celle de 3 centimes/litre qu’ils réclament “quand on aura la capacité de les répercuter” sur les prix des produits laitiers vendus à la grande distribution.

Sur le lait de consommation, les coopératives ont “deux ans de retard” à rattraper pour restaurer leurs marges, sans compter la flambée des cours mondiaux à venir avec la baisse de la collecte et un risque, bien réel prévient-il, de “pénurie de matière” qui se profile pour l’été prochain.