Une étude propose de déclarer les agriculteurs tunisiens en état de faillite

Par : TAP

Le surendettement des agriculteurs tunisiens est un obstacle au développement du secteur et de l’investissement dans ce domaine. C’est une étude internationale sur «le financement agricole en Tunisie» dont les résultats ont été débattus mercredi 30 janvier à Tunis qui l’affirme; elle a été coréalisée par la Banque mondiale, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Agence française de développement (AFD) en réponse à une requête du gouvernement tunisien remontant à 2009.

Pour y faire face, l’étude a formulé 15 propositions visant à accroître l’efficacité du financement du secteur agricole. Celes-ci s’articulent autour de quatre axes:

– le renforcement du rôle de la microfinance dans le financement de l’agriculture,

– l’amélioration nécessaire de la gestion des risques,

– le développement du rôle des organismes professionnels dans le financement de l’agriculture

– l’amélioration de la qualité des services financiers à l’agriculture.

Présentée au cours d’un atelier de réflexion à Tunis, l’étude a appelé à la rationalisation de l’endettement des agriculteurs tunisiens dont le 1/4 soit environ 120.000 agriculteurs sont surendettés. 70% parmi eux sont des petits agriculteurs.

Pour remédier à cette situation, le document a proposé la promulgation d’une «loi portant sur le rétablissement personnel» (considérer les agriculteurs concernés en état de faillite et partant envisager la possibilité d’un abandon des créances).

Une commission associant la Banque centrale de Tunisie (BCT), la Société Tunisienne de Banque (STB) et la Banque nationale agricole ( BNA), ainsi que les ministères des Finances, de l’Investissement et de la Coopération internationale a été chargée d’assurer le suivi de la mise en Å“uvre des recommandations de cette étude, a affirmé le ministre de l’Agriculture Mohamed Ben Salem, pour qui aucune nouvelle mesure ne sera prise dans ce domaine avant l’évaluation, à la fin de 2013, de l’impact des mesures prises par le gouvernement dans ce domaine.

Le ministre a résumé les problématiques du secteur agricole en Tunisie, en cinq axes, à savoir une couverture limitée par les assurances (7% des agriculteurs sont assurés),l’absence d’un mécanisme efficace d’assurance contre les catastrophes naturelles (inondations, sécheresse, forts) et une faible contribution des banques dans le financement du secteur (pas plus de 15% du montant global de l’investissement agricole), outre la faible adhésion des agriculteurs dans les sociétés mutuelles des services agricoles (5% des agriculteurs).

Concernant l’assurance agricole, Ben Salem a annoncé que l’AFD a accordé un don financier au ministère de l’agriculture, destiné à la réalisation d’une étude sur la mise en place d’un projet pilote d’assurance contre la sécheresse en 2013. Une partie de ce don a été allouée à la création de centres de gestion pilotes d’encadrement des promoteurs au sein de l’Agence de promotion des investissements agricoles (APIA).

WMC/TAP