Ikea poursuit sa croissance et dit bénéficier de la crise

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évrier 2012 à Lomme (Photo : Philippe Huguen)

[23/01/2013 10:50:14] STOCKHOLM (AFP) Le géant suédois de l’ameublement Ikea a publié mercredi des résultats montrant son excellente santé et la poursuite de sa croissance, le groupe estimant avoir bénéficié du souci d’économie des consommateurs en période de crise.

Le bénéfice net a augmenté de 8,0% à 3,202 milliards d’euros lors de l’exercice achevé fin août, a indiqué le groupe dans son rapport annuel.

Le chiffre d’affaires est ressorti en hausse de 9,8% à 27,6 milliards d’euros sur la même période. C’est la plus forte croissance depuis l’exercice 2005-2006.

“En des temps difficiles sur le plan économique, Ikea est encore plus pertinent pour beaucoup de gens”, a écrit le groupe.

Ikea comptait 298 magasins dans 26 pays au 31 août, contre 287 dans 17 pays un an auparavant. Le chiffre d’affaires à paramètre comparable hors variation de changes a gagné 4,6%.

L’Europe reste le premier marché, représentant 70% du chiffre d’affaires (78% si on y inclut la Russie), très loin devant l’Amérique du Nord (16%) et l’Asie et l’Australie (8%).

“L’exercice 2012 a été une bonne année pour le groupe Ikea, et nous continuons à croître sur tous les marchés. L’augmentation des ventes et notre attention permanente aux coûts a entraîné encore un résultat solide – des ressources que nous investirons dans notre entreprise et dans la baisse des prix pour nos clients”, a expliqué Ikea.

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écembre 2012 à Lausanne (Photo : Fabrice Coffrini)

La marque, née en Suède en 1943, a acquis une renommée mondiale en snobant la Bourse si bien que les bénéfices qui ne sont pas réinvestis vont à la famille du fondateur Ingvar Kamprad.

Ce dernier, à 86 ans, est devenu l’un des plus riches Européens en amassant une fortune estimée entre 31 et 32 milliards d’euros par le magazine suisse Bilan. Et il occupe encore des fonctions au sein du groupe.

En septembre, quand un dirigeant du groupe a déclaré à un quotidien suédois que M. Kamprad avait définitivement passé la main à ses trois fils, l’homme a tout fait pour faire comprendre qu’il était encore très présent. Le dirigeant a dû démentir, et M. Kamprad a commenté dans un communiqué le jour même un changement futur de PDG pour le groupe.

Dans l’organigramme donné par le rapport annuel, le patriarche est “conseiller spécial” d’Ingka Holding, société néerlandaise qui chapeaute tout Ikea, ce qui lui permet de veiller sur son empire.

Ce rapport annuel donne des chiffres qui ne disent pas tout d’Ikea.

On y apprend que le catalogue 2012 a été imprimé à 212 millions d’exemplaires, avec 62 éditions différentes, dans 29 langues, qu’Ikea emploie 139.000 personnes dans le monde, dont 106.000 affectées à ses magasins, et que le groupe peut se targuer d’une santé financière éclatante, avec une trésorerie (en numéraire et titres financiers) de 17,9 milliards d’euros au 31 août, soit 6% de plus qu’un an auparavant.

Mais Ikea ne dit pas comment précisément il ventile ses bénéfices, et ne donne aucun chiffre sur sa politique salariale: ni sur l’évolution des rémunérations, ni sur la participation aux bénéfices.

Par ailleurs, il ne parle bien évidemment pas des polémiques qui ont émaillé son année, entre les femmes effacées de son catalogue saoudien ou l’utilisation de prisonniers politiques en RDA dans les années 1980.