En vue d’une monétisation, Instagram modifie ses règles et choque

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Instagram sur Facebook (Photo : Justin Sullivan)

[18/12/2012 18:06:50] PARIS (AFP) En décidant de s’offrir la possibilité de vendre les photos de ses utilisateurs, Instagram, l’application vedette rachetée par Facebook, a choqué les internautes dont beaucoup menaçaient même mardi de fermer leur compte sur ce réseau social.

L’application, qui revendique plus de 100 millions d’utilisateurs dans le monde, permet de prendre des photos depuis son téléphone portable, de les retoucher avec une série de filtres leur donnant le plus souvent un aspect “rétro”, puis de les mettre en ligne.

Initialement annoncé à un milliard de dollars, le rachat d’Instagram par Facebook s’est finalement élevé à 747 millions de dollars.

Rendue publique lundi et effective à partir du 16 janvier, l’actualisation des conditions d’utilisation d’Instagram intervient quelques mois après ce rachat et ouvre la voie à une éventuelle monétisation de cette application.

“La publicité est une piste que nous explorons mais nous ne sommes pas focalisés dessus”, avait déclaré à l’AFP début décembre Kevin Systrom, son cofondateur, de passage à Paris.

Ces nouvelles conditions d’utilisations doivent permettre, dans les grandes lignes, de croiser les données recueillies auprès de ses utilisateurs avec celles obtenues par sa maison mère, le réseau social Facebook.

Il s’agit également de lutter plus efficacement contre les pourriels ou de détecter plus vite les problèmes de sécurité, selon Instagram.

Les conditions d’utilisation, ces longs et fastidieux textes au ton juridique, sont généralement ignorés par les utilisateurs, quels que soient l’application, le service ou le réseau social. Cette fois-ci, certains passages ont choqué.

“Vous acceptez qu’une entreprise ou toute autre entité puisse nous payer pour afficher votre nom et profil d’utilisateur, vos photos (…) en lien avec des contenus payants ou sponsorisés, sans que cela ne vous donne droit à une compensation”, indique notamment le texte visible sur Instagram.com.

Menace de fermeture

Autre point qui fait polémique, selon les sites internet spécialisés et les utilisateurs, le fait qu’Instagram s’octroye une licence “non exclusive, libre de redevance, transférable et mondiale” sur les photos postées par les utilisateurs.

Instagram a eu beau souligner sur son site que “rien ne change sur la propriété de vos photos ou qui peut les voir”, nombre d’utilisateurs à travers le monde ont fait part de leur émoi sur Twitter.

“Alerte ! A tous ceux qui sont sur #Instagram, relisez les nouvelles conditions d’utilisation. Vos photos courent un risque !”, a publié @ElvisLewela de Nairobi, au Kenya.

“J’aime Instagram, mais ces nouvelles conditions d’utilisation sont ridicules”, a jugé pour sa part @Danbo12, basé dans l’Essex, au Royaume Uni.

Certains ont menacé de fermer leur compte prochainement, comme @Katelyn13Hill, qui vit au Canada: “Bye, bye Instagram, je ne veux pas être utilisée comme une publicité sans ma permission”.

D’autres enfin restaient sceptiques. “Non mais, vous croyez sérieusement que quelqu’un va payer de l’argent pour acheter un instagram de votre chat assis sur votre Macbook à côté du cupcake”, a rigolé @fhtagn! de Tunis.

Pour Facebook, qui a récemment dû faire face en France à un mouvement de panique collectif lié à un “bug” imaginaire sur la fuite de messages privés, toutes ces craintes relèvent de la “pure spéculation”.

“Nous savons qu’Instagram doit être intégré à Facebook, c’est pourquoi les conditions d’utilisation ont été actualisées”, a dit un porte-parole de Facebook France.

“Quant à savoir l’utilisation qui en sera faite, nous ne savons pas encore mais nous informerons nos utilisateurs. Tout le reste est de la pure spéculation”, a-t-il ajouté.