EADS : l’Allemagne et la France vont porter leurs parts à 12%

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à Schönefeld près de Berlin, le 13 septembre 2012 (Photo : Johannes Eisele)

[20/11/2012 08:44:44] BERLIN (AFP) Paris, Berlin et Madrid devraient aboutir à un accord fin novembre concernant l’actionnariat du groupe aéronautique et de défense EADS, qui verrait les parts des gouvernements allemands et français s’établir à un niveau de 12% chacun, rapporte mardi le journal Handelsblatt.

Selon le journal, qui cite des sources “proches des négociations”, l’Etat allemand prévoit de porter prochainement sa participation dans EADS à 12%, tandis que la France réduirait la sienne de 15% à 12%.

La participation de l’Espagne resterait à un niveau inchangé, soit 5,5% du capital du groupe. Au total, la part des Etats dans EADS ne devrait plus excéder 30%, faisant chuter nettement leur poids.

“Les négociations entre les trois pays doivent être conclues fin novembre”, a précisé le journal.

En outre, selon le Handelsblatt, à l’avenir, les décisions devront être prise dans un “processus transparent”, c’est à dire validées par le conseil d’administration et l’assemblée annuelle des actionnaires, et ainsi éviter “les magouilles” en sous main. Mais cette volonté risque d’être contrariée par les politiques, écrit le quotidien qui rappelle que Berlin a déjà fait savoir qu’il ne voulait pas abandonner son pouvoir d’influence sur les décisions d’investissement.

Actuellement, la France détient 15% des parts d’EADS, tandis que le groupe Lagardère en détient 7,5%. En Allemagne, 15% des parts du groupe aéronautique sont détenues par le constructeur automobile Daimler -qui veut se désengager d’ici la fin de l’année- et 7,5% par un consortium public-privé, Dedalus.

Berlin veut accélérer le rachat prévu des parts de Daimler dans EADS pour éviter une vente sur le marché libre qui romprait l’équilibre franco-allemand dans le groupe.

Le ministère allemand des Finances a récemment demandé dans une lettre à la commission parlementaire du budget d’autoriser le déblocage de 1,6 milliard d’euros pour que la banque publique KfW, le bras financier du gouvernement fédéral, puisse racheter ces parts.

Au total, en ajoutant le rachat prévu de 4,5% des 7,5% du capital d’EADS détenu par Dedalus, l’Etat allemand pourrait débourser quelque 3 milliards d’euros pour garder cet équilibre.