Le Portugal à nouveau sous la loupe de ses créanciers

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à Lisbonne (Photo : Francisco Leong)

[06/11/2012 19:23:33] LISBONNE (AFP) Le Portugal va être à nouveau sous la loupe de ses créanciers à partir de lundi prochain avec le 6e examen des mesures mises en oeuvre en échange du plan de sauvetage international, accordé en mai 2011, a annoncé mardi le gouvernement.

“La sixième évaluation du Programme d’assistance économique et financière (…) doit commencer le lundi 12 novembre”, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

A la mi-septembre, à l’issue de sa précédente évaluation trimestrielle, la “troïka” (UE-FMI-BCE), représentant les bailleurs de fonds du Portugal, avait consenti un allégement des objectifs de réduction du déficit public, revu pour cette année à 5% du PIB (au lieu de 4,5%) et à 4,5% (au lieu de 3%) pour l’année prochaine.

Cette mission s’était toutefois conclue sur un satisfecit, permettant au Portugal de recevoir une nouvelle tranche d’aide de quelque 4 milliards d’euros dans le cadre du plan d’aide de 78 milliards.

Divers analystes et commentateurs estiment toutefois que le gouvernement ne pourra atteindre ces objectifs, même révisés, et un organisme consultatif, le Conseil économique et social, a récemment préconisé une renégociation du plan de sauvetage.

Les mesures d’austérité, que le budget 2013, adopté fin octobre au Parlement en première lecture, prévoit de renforcer l’année prochaine avec une hausse d’impôts généralisée, ont fortement contribué à accroître la récession.

L’économie doit reculer cette année de 3% puis de 1% l’année suivante alors que le chômage devrait atteindre le taux record de 16,4%.

L’austérité a également provoqué une forte poussée du mécontentement et la CGTP, le principal syndicat portugais, a lancé un mot d’ordre de grève générale pour le 14 novembre, des actions similaires devant être observées dans plusieurs pays européens.

Le gouvernement a outre annoncé son intention de réduire, au cours des deux prochaines années, d’environ 4 milliards d’euros les dépenses publiques par le biais d’une “réforme de l’Etat”.

Il a demandé à cet égard l’expertise d’une mission technique du FMI et de la Banque mondiale qui a commencée fin octobre et doit se conclure prochainement.

Il a également appelé le Parti socialiste, principale formation d’opposition, à contribuer à cette réforme, mais a essuyé de sa part un refus catégorique.