Grèce : mesures de sécurité maximales pour la visite de Merkel

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érité avec une pancarte contre la chancelière allemande Angela Merkel, le 8 octobre 2012 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[08/10/2012 18:27:19] ATHENES (AFP) Environ 6.500 policiers et membres des forces anti-émeute grecques seront sur le pied de guerre mardi à Athènes pour la visite de la chancelière allemande Angela Merkel, alors que le centre de la capitale sera bouclé à la circulation et aux piétons, a-t-on indiqué de source policière.

Pendant presque toute la journée de mardi, le quartier autour de la place centrale Syntagma sera fermé à la circulation, des barrières en interdiront l’accès aux piétons et un hélicoptère survolera le centre ville.

La police a précisé dans un communiqué que “tout rassemblement public serait interdit mardi entre 09H00 et 22H00 dans des quartiers du centre-ville” dans une zone incluant l’ambassade d’Allemagne, le Parlement et les palais gouvernementaux “et sur les artères qui relient le centre à l’aéroport d’Athènes”.

Les écoles situées dans ces quartiers seront également fermées.

Les manifestations doivent se dérouler en contrebas de la place Syntagma à l’appel de la gauche radicale Syriza et des syndicats, a indiqué la police. Elle prévoit de mettre en place cinq canons à eau pour les cas d’urgence.

Selon la police, le dispositif de sécurité sera identique à celui déployé en 1999 à l’occasion d’une visite du président américain de l’époque, Bill Clinton, dans un contexte de poussée d’anti-américanisme dans l’opinion, après des bombardements de l’Otan en Serbie.

Des patrouilles policières sillonneront le centre-ville, tandis que l’aéroport d’Athènes, l’ambassade allemande et les sociétés allemandes seront placées sous haute surveillance.

La police portuaire mobilisera également quelque 300 personnes pour assurer la sécurité du front de mer d’Athènes.

“Le peuple grec donnera une réponse pacifique et populaire … nous croyons que ce sera un message de démocratie” a dit lundi soir Alexis Tsipras, dirigeant du principal parti d’opposition de la gauche radicale Syriza qui fustige le soutien apporté par Mme Merkel à un gouvernement de coalition “qui s’écroule”.

“Ce qui arrive dans notre pays est sans précédent et criminel” a ajouté M. Tsipras, selon lequel les programmes d’austérité en cours “mènent à l’effondrement social”.

“La visite sera utile pour Mme Merkel si elle réalise que cette politique ne peut pas continuer et qu’elle doit changer de stratégie” a indiqué M. Tsipras.

Pour cette première visite de la chancelière allemande à Athènes depuis le début de la crise de la dette en 2010, Bernd Rixinger, l’alter-égo allemand de M. Tsipras président du parti de gauche radicale allemand, Die Linke, doit aussi participer au rassemblement de mardi à Athènes, a annoncé le Syriza.

La gauche grecque et les partis de droite nationaliste tiennent la politique de rigueur prônée par Mme Merkel pour responsable de la grave récession dans laquelle le pays s’enfonce pour la cinquième année consécutive.

Après une grève générale le 26 septembre, la troisième de l’année, et des manifestations quasi-quotidiennes, quelque 3.000 personnes se sont rassemblées lundi soir à l’appel des syndicats du privé GSEE et du public Adedy pour protester contre le nouveau train de rigueur portant sur plus de 13 milliards d’euros d’économies budgétaires en 2013 et 2014.

Lundi matin, des centaines de retraités communistes ont défilé dans le centre-ville contre ce nouveau tour de vis.