Afrique du Sud : début des négociations pour résoudre le conflit sanglant à la mine de Marikana

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à la réunion entre direction et syndicats le 29 août 2012 à Rustenbourg (Photo : Rodger Bosch)

[29/08/2012 11:44:50] RUSTENBURG (Afrique du Sud) (AFP) Des négociations cruciales se sont ouvertes mercredi pour tenter de résoudre le plus violent conflit social depuis des années en Afrique du Sud, qui a fait 44 morts à la mine de Marikana.

Direction, syndicats ainsi qu’une délégation de mineurs non syndiqués ont entamé leurs pourparlers peu avant 09h00 GMT à Rustenburg (nord), la grande ville voisine de la mine théâtre le 16 août de la pire fusillade policière depuis l’apartheid.

La négociation est pilotée par la ministre du Travail Mildred Oliphant qui joue les médiateurs depuis une semaine, tout comme le conseil des Eglises (SACC).

“Je suis très optimiste car c’est la première fois que toutes les parties se réunissent”, a déclaré à l’AFP l’évêque Joseph Seoka avant d’entrer en réunion.

Il avait auparavant observé à la radio que si le climat était “cordial”, “la violence pourrait ressurgir si rien n’est fait”.

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élégués syndicaux à leur arrivée le 29 août 2012 à Rustenbourg à la réunion entre direction et syndicats (Photo : Rodger Bosch)

Le groupe britannique Lonmin qui produit du platine à Marikana, notamment pour l’industrie automobile, n’a cependant pas l’intention de parler des salaires, élément déclencheur le 10 août de la grève des foreurs, ces hommes qui effectuent le travail le plus pénible sous terre pour extraire le métal précieux.

“On ne peut pas discuter des salaires si les gens font l’objet d’intimidations. Il faut un retour à la normale avant toute discussion”, a déclaré à l’AFP une porte-parole, Sue Vey. “Aujourd’hui c’est le jour de l’accord de paix”, a-t-elle ajouté, utilisant un terme en usage dans la diplomatie reflétant l’extrême gravité des événements.

Tandis que la direction pose la reprise du travail comme préalable à toute négociation salariale, les grévistes refusent de leur côté de plier, ce qui reviendrait à leurs yeux à trahir leurs collègues morts ou arrêtés il y a deux semaines.

Quelque 260 grévistes ont été arrêtés après la fusillade, sans compter les 78 blessés, également en état d’arrestation.

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évistes assis devant une masure dans un bidonville proche de la mine de Marikana, le 28 aoîut 2012 (Photo : Rodger Bosch)

Le parquet refuse leur libération sous caution, exigeant un complément d’enquête pour identifier les auteurs des meurtres des premiers jours de grève.

Dix hommes, dont deux policiers et deux gardes de sécurité, ont été tués entre le 10 et le 12 août à Marikana. Puis une fusillade a fait 34 morts le 16 août lorsque la police a tiré sur la foule des grévistes, armés de lances et de machettes, et d’armes à feu selon la police.

Depuis lundi, un tribunal de la banlieue nord de Pretoria entend l’affaire.

L’audience a été retardée par une panne de courant mardi et l’entrée en lice dans le camp de la défense d’avocats connus du monde politique comme Dali Mphofu, ancien pdg de la télévision nationale SABC et ancien amant de Winnie Mandela.

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ève le 28 août 2012 à Marikana (Photo : Rodger Bosch)

La grève continuait mercredi à la mine de Marikana, avec seulement 7,7% de salariés présents, selon Lonmin, qui n’entend pas payer les jours de grève et estime que certains mineurs sont incités à rester chez eux par les menaces des plus durs.

La situation cependant reste “très calme”, selon Lonmin, dont l’action a fortement chuté depuis le début de ce conflit aux fortes résonances politiques.

Le président Jacob Zuma est en campagne pour sa réélection à la présidence de l’ANC en décembre. Mais la tragédie de la mine de Marikana rappelle que M. Zuma peut bien se vouloir le champion d’une redistribution des richesses minières ou foncières, dans les faits, il peine à agir. Son gouvernement était au courant depuis des mois des difficultés socio-économiques des mines de platine, où une grève début 2012 avait fait 3 morts.