Saga : Alwaleed Ben Talal… De la stratégie, rien que de la stratégie! (3)

 

alwaleed-ben-talal-080812.jpgToutes les acquisitions réalisées par Alwaleed Ben Talal reposent sur une stratégie. Cette stratégie, il l’a appliquée pour ses investissements pour le prestigieux hôtel parisien, “Le Georges V“, pour la News Corporation et pour Eurodisney. Décryptage.

Banque, bâtiment, immobilier, hôtellerie, médias, divertissement et loisirs, téléphonie mobile, courtage en ligne, réseaux sociaux: rares sont les secteurs qui échappent aux investissements d’Alwaleed Ben Talal.

Et les entreprises où il est actionnaire ou qui sont tout simplement tombées dans son escarcelle sont des entreprises qui ont bien pignon sur rue. Elles sont considérées comme des entreprises leaders et coqueluches des marchés boursiers.

Les conquêtes d’Alwaleed ont en effet pour nom la Citibank (banque), la Kingdom Tour (projet immobilier, la plus haute tour du monde de 1.000 mètres de haut à Djeddah), le Four Season Hôtel (180 hôtels dont Le George V, à Paris), la News Corporation (entreprise médiatique qui possède notamment Sky Tv), l’Euro Disney (le parc d’attraction de Marne la vallée, en France), Rotana (un bouquet de télévision: musique, film, clips,…), eBay (entreprise de courtage), Twitter (réseaux sociaux), Motorola (téléphonie mobile), Apple (ordinateurs et téléphonie mobile)…

Il peut faire, tôt ou tard, rentrer les choses dans l’ordre

Des acquisitions pour lesquelles il adopte toujours la même stratégie, que dévoile Riz Khan, son biographe britannique (biographe (Alwaleed, homme d’affaires, milliardaire, prince, Beyrouth : Arab Scientific Publischers, 2005, 365 pages). Ainsi, «Dans certains cas, le Prince estime qu’une marque est “bonne“ quand elle peut devenir une “excellente“ marque. Alors, il adopte sa stratégie d’acheter le plus bas que possible, puis une fois impliqué, force la société à réaliser un plus grand potentiel. Dans d’autres cas, il estime qu’une excellente marque est en train de passer par un mauvais moment tout simplement. Alors, il fonce sachant qu’il peut faire, tôt ou tard, rentrer les choses dans l’ordre».

L’épisode du Georges V de Paris est, à ce titre, très significatif de cette stratégie. Situé non loin de l’Arc de Triomphe et donc de l’Avenue des Champs Elysées à Paris, Le Georges V est un célèbre hôtel parisien qui est tombé, dans les années 90, en désuétude. Il met la main sur l’hôtel, en 1996, et entreprend sa transformation. Il l’acquiert pour 185 millions de dollars (environ 300 millions de dinars) et dépense 120 millions de dollars (environ 194 millions de dinars) pour le rénover. Rouvert en 1999, il est élu «meilleur hôtel du monde» en 2000 par nombre de publications touristiques.

Euro Disney montre ses limites

Il applique la même devise à News Corporation, le groupe média dirigé par le milliardaire américano-australien Rupert Murdoch, dont il détient 5,5% du capital (les revenus de ce groupe a été de 34 milliards de dollars) en 2011. Alwaleed Ben Talal décide de places des fonds alors que le groupe se débat, en 1990, dans des difficultés financières. Alwaleed ne recule pas, alors, devant un investissement dans ce qu’il estime être «la seule organisation média ayant des intérêts dans presque tous les pays du monde».

Idem pour l’Euro Disney, le parc d’attraction où se côtoient Mickey Mouse et la Belle au bois dormant et qui s’étend sur 550.000 m2 dans la périphérie de Paris. Il investit dans Euro Disney après que le projet, inauguré en 1992, a montré ses limites. En 1994, Euro Disney annonce 3 milliards de dettes. Il place 340 millions de dollars (environ 551 millions de dinars) et devient un des principaux actionnaires (24% des parts).

Toutes les décisions qu’il prend et les stratégies qu’il élabore ont pour lieu de prédilection le désert saoudien. «Dans un camp du désert bien loin des lumières des Champs Elysées», souligne Riz Khan. Car l’homme semble avoir deux temps: un pour l’élaboration des stratégies et un autre pour l’exécution. De sorte qu’il est constamment engagé dans l’action.