La Tunisie possède un impotant potentiel thermal… mais sous-exploité

Par : TAP

korbous-thermalisme-220.jpgEn Tunisie, pays disposant d’un potentiel thermal très important, le secteur du thermalisme souffre toujours d’énormes faiblesses liées à la qualité des services et l’absence d’un aménagement des sources d’eau réparties sur tout le territoire national. Il s’agit essentiellement d’une infrastructure inappropriée: des pistes desservant les sites thermaux non aménagées, des équipements vétustes et des centres à faible capacité d’accueil.

Du Nord au sud du pays, les différentes sources d’eau et les stations forment une carte thermale riche et diversifiée qui ne manquera pas de répondre, une fois bien habilitée et équipée, aux besoins de tout visiteur à la recherche d’une cure naturelle.

Sur la carte thermale de la Tunisie figurent, notamment, les stations de Bizerte (Aïn hammam, Hammam Sidi Ben Abbes…), de Korbous, ville de renommée internationale (Aïn Sbya, Aïn El Arraka, Aïn El Fakroun, Aïn El Atrous, Aïn Chfa t Aïn Oktor), Gabès (hammam Aïn El Borj, forage El Khabayet…), Kairouan (hammam Trozza, hamma sidi Maamar…).

Mme Soumaya Belhaj, la cinquantaine, exerçant dans le secteur touristique, a appelé à transformer ces sources qui regorgent de saleté en absence de tout contrôle sanitaire, en centres de santé thermale avec des équipements modernes, tels que des piscines, des hammams et des espaces de rééducation médicale, voire de grands hôtels aux alentours de ces établissements thermaux, comme c’est le cas dans d’autres pays, notamment en Europe de l’Est, plus précisément en Bosnie.

Elle a, en outre, appelé à renforcer le contrôle des hammams, afin d’éviter le risque de transmission des maladies. Dans ce contexte, Mme Hayfa Mejri, infirmière dans un hôpital public, a souligné qu’elle ne fréquente plus ces sources. «J’ai pris cette décision après avoir contracté une éruption cutanée, outre quelques irritations sur la peau», a-t-elle souligné, ajoutant que tous les spécialistes s’accordent à dire que faute de mesures d’hygiène strictes, ces sources représentent un lieu de prédilection pour la propagation des maladies».

En effet, plusieurs études allemandes ont montré que les sources riches en acide sulfurique sont recommandées pour le soin de la musculature structurelle, des rhumatismes et des pathologies dermatologiques.

Le directeur général adjoint de l’Office de thermalisme, Rezig El Oueslati, a indiqué que les défaillances observées sont imputées, en particulier, au manque des moyens, ainsi qu’au faible taux de prise en charge des Caisses sociales. Il a insisté, par ailleurs, sur la nécessité de transformer ces sources naturelles en centres d’hospitalisation modernes, supervisés par des cadres médicaux et paramédicaux compétents et spécialisés dans le domaine de la thalassothérapie.

Le directeur du service études et programmes au sein de l’Office du Thermalisme, a mis l’accent sur la nécessité de mettre à niveau le secteur et encourager les investisseurs à créer des projets basés sur la qualité du produit et du service. Malgré la richesse des sources thermales du pays et l’efficience économique de ce genre d’investissements, les investisseurs sont réticents, a précisé le responsable. Et d’ajouter que l’Office a déjà élaboré un nombre d’études techniques qui identifient les zones thermales et leurs spécificités, outre une étude stratégique visant la promotion du secteur du thermalisme à l’horizon 2020.

M.Griri a annoncé le démarrage des travaux de réalisation d’une ville thermale à El Khabayat (gouvernorat de Gabès), une autre dans la région de Hammam Bint Ejdidi (gouvernorat de Nabeul) et la réalisation d’une station thermale dans la région de Ras El Ain (gouvernorat de Tozeur). Ces projets devront créer 3300 emplois dont 1500 seront crées dans le cadre du projet de la ville thermale d’EL Khabayat, 500 à Hammam Bint Ejdidi, 250 dans le centre thermal et sanitaire de Tozeur et 150 au centre de Sidi Hmed Zarrouk (gouvernorat de Gafsa).

WMC / TAP